Expo Niki de Saint Phalle (suite 2)
Le Nana Power
Le milieu des années 60 est aussi le moment où Niki de Saint Phalle commence sa série des Nanas. Une série qui va devenir l'une des plus importantes de son oeuvre. Voici que ce qu'elle en dit elle-même : " Il y a bien le Black Power, alors pourquoi pas le Nana Power ? ... Le temps est venu d'une nouvelle société matriarcale. Vous croyez que les gens continueraient à mourir de faim si les femmes s'en mêlaient ?" Cela montre que ces Nanas sont une suite de son engagement féministe. plus que des déesses-mères, telle la Vénus de Lespugue ou de Willendorf, elles sont des symboles de la femme libre et pleine de vie. Curieusement ces Nanas ont souvent des corps imposants voir colossaux et très dissymétriques comme la Nana verte au sac noir. Très différentes donc de l'artiste qui était plutôt fine et n'obéissant pas au canon moderne de la beauté féminine. Toutes semblent avancer dans la vie avec sérénité, indifférente aux regard qu'on pose sur elle. Niki construira en Suède avec Tinguely et Per Olof Ultvedt, une immense Nana cathédrale. Oeuvre éphémère nommée Hon, femme-habitacle couchée sur le dos dans laquelle le public entrait par le vagin. A l'intérieur, elle hébergeait, sur trois étages, un cinéma, une galerie de tableaux, un milkbar, un distributeur de sandwichs un planétarium et une terrasse panoramique. Un magma de de musique baroque et de bruit de machine complétait pour les oreilles le spectacle. Cela devait être kitchissime et d'une ambiance absolument furieuse. Les photos de cette prostituée gigantesque firent rapidement le tour de la planète et avec les Nanas rendirent Niki célèbre bien au delà du cercle des spécialistes. Mais pourquoi donc ces femmes ont-elles de si petites têtes ? Le mystère reste entier, parait-il. Pour moi, elles ont un côté figures de Carnaval ce qui justifierait leurs petites têtes.