Juste un peu de cette eau vitale...
Alep, Mossoul, Palmyre, Syrte, Groznyï
Toutes ces villes que les guerres détruisent
Villes assassinées, habitants démunis
Fuyant l’horreur, pleurant les morts que brisent
Encore les bombes qui tombent jour et nuit.
Nul trêve à ce massacre et nous là bien au chaud
Incapable d’élever la voix, de contraindre
Au silence les armes et sauver les hôpitaux,
Tétanisés devant la folie en train d’étreindre
Un pays et tout un Orient prêt à l’assaut
Contre son avenir et notre monde aussi.
Et dans ce présent étouffant où s’affrontent,
Volontés de puissance, Chine, Etats-Unis,
Et Russie, nous Européens nous aurions la honte
De renoncer à défendre opprimés et meurtris.
Aucun de nos gouvernants n’élèvera la voix
Contre l’inadmissible défaite humaniste
De la raison, pour dessiner enfin la voie
De la paix, quitter la mort et son chemin triste.
Nous, citoyens ! resterions prisonniers de l’effroi.
Reclus dans le passé nous fermerions les yeux
Une fois de plus, une fois de trop sur les atteintes
Aux Droits de l’Homme, abandonnant les malheureux
A leurs bourreaux et, dans une misérable feinte
De déploration de ce crime, tout piteux
Et dépourvus de passions fortes et altruistes
Nous rentrerions chez-nous sans crier, sans lutter
Citoyens, politiques et syndicalistes
Tous ensemble pour défendre les idées
De justice et de fraternité, mais autistes
A la douleur des naufragés, des réfugiés
Nous chercherions dans une immobile paresse
La pauvre et très provisoire tranquillité
Pacifiste de nos pays que déjà blesse
La violence. Ô, notre pauvre Europe déchirée !
Quoi ! nous avons manifesté contre la guerre
Au Vietnam, contre les guerres d’Irak et là
Nous ne bougeons pas et laissons les militaires
Décider du destin de peuples mis au pas.
Nous n’acceptions pas les Pershing, la misère
Et nous demandons apeurés l’installation
De missiles à la proue nord-est des frontières
Nous acceptons l’universelle spoliation
Des puissances d’argent et quand vient la colère
Elles est trop faible pour briser notre soumission
Et nous rusons pour garder emploi et salaire.
Avons-nous encore quelque solidarité
En dehors de la restreinte sphère amicale
Et combien de temps seule une infime poignée
Criera face à l’indifférence nationale
Pour qu’un secours, un sourire d’humanité
Soit donné, juste un peu de cette eau si vitale
Qu’on appelle « liberté » et « fraternité » ?
Les photos ont été prises le 18/12/2016 lors de l'événement "Fa(ê)îtes la dignité", place de la République à Paris.
Alep, ville martyre - Le blog de Pi_ro_94
Alep ! Alep ! Dans tes jardins Rencontre-t-on encore des fleurs ? Hélas, des lampes d'Aladin Sont sorties des sombres douleurs. Tes orangers gisent brisés ; Ce mur encore debout est-ce Un immeubl...
http://pi-ro-94.over-blog.com/2016/11/alep-ville-martyre.html