Les poètes iront vers les villes

Publié le par Pi_ro_94

 

 

Les poètes vont et viennent et crient

Dans les déserts où s’étouffent leur voix

Les a-t-on moins entendus qu’aujourd’hui ?

Pourtant des dunes ils passeront l’octroi,

 

Ils iront vers les villes  pour y chanter

Les espoirs et les douleurs rencontrés,

La mort venue des famines et des guerres

Et du sang répandu le parfum délétère,

 

Poison des corps, poison des cœurs, l’infâme

Silence qui suit les bombes avant les pleurs…

Oh ! des femmes et des enfants le cri de terreur

Qui peut en supporter un instant la flamme ?

 

Las ! l’homme est sourd et devient insensible,

Il se croit innocent de ces malheurs

L’âme abusée et le cœur impassible

Enfermé et barbelé de tant de peurs

 

Quelles forces et quels désirs impuissants

L’accablent et l’empêchent d’une révolte

Nécessaire contre les fleuves sanglants

Qui partout détruisent et noient les récoltes.

 

Homme ! Homme qu’as-tu fait de la Terre,

Qu’as-tu fait de toi-même ? Est-ce bien toi

Cette bête sauvage que n’altère

Aucun meurtre, jetant partout l’effroi ?

 

Quelle folie t’obsède pour te jeter

Sur tout au péril même de ta survie ?

Ne préfères-tu pas à ces charniers

Où s’enterrent toutes les utopies

 

La beauté d’une profonde amitié,

Le bonheur de deux âmes qui s’enlacent,

La joie autour d’un repas partagé ?

Non, il faut aussi que de ta terrasse

 

Tu puisses contempler à la lumière

De midi ou dans l’ombre de la nuit

Tous ceux que ploie et brûle la misère

Et les tombes, les morts, les crucifix.

 

La Terre ne te plait donc qu’endeuillée

De tes forfaits et tu n’admires l’azur

Que lorsque des bombes viennent frapper

D’autres hommes et détruire leurs murs ?

 

Ô insensé tu crois ainsi gagner

La tranquillité et enfin poursuivre

Tes rêves en oubliant les humiliés.

Mais eux  prouveront par leur colère ivre

 

Que ta prétendue paix, pleine d’alarmes,

N’est qu’une illusion, ô forcené.

Jamais les  guerres  et l’emploi des armes

N’ont donné la paix mais toujours créé

 

De nouveaux ennemis puis accouché

De nouvelles terreurs et pogromes.

Ô frère, crois-tu par là t’initier

A l’amour et ses délicieux arômes ?

 

Et crois-tu dans les tombes que tu creuses,

Dans l’errance folle des incendies,

Les affres, le martyr, trouver heureuse

Solution et douce compagnie ?

 

Vraiment ton cœur est-il aussi féroce

Et ton visage ce terrible assassin

 Que n’émeut plus les supplices atroces

Qu’il inflige ? Regarde donc tes mains

 

Pleines de sang n’étaient-elles pas faites

Pour les caresses ? Comment effacer

Maintenant ces taches ? Quelle défaite

Pour ton esprit ces crimes insensés

 

Où tu t’es impunément abreuvé

Croyant donné à ton dieu la victoire

Alors qu’il pleure son monde brisé.

Tu pensais en connaître le grimoire,

 

Et te voilà perdu dans les ruines,

Ennemi de toi-même tu veux toujours

Y porter un coup et tu hallucines

Quelques fantômes, songes noirs et lourds,

 

Qui t’aveuglent et te font voir l’ombre

D’un snipper dans un  tronc mort et brisé

 Et tu tires dessus  cette terreur sombre

Qui hante ton âme et tes jours exténués

 

A poursuivre infiniment le pouvoir

Sur la Nature, les hommes et les femmes.

Triste passion et chemin sans espoir

Cette quête où l’horreur joue ses gammes.

 

Ne veux-tu pas d’une voix neuve

Chanter d’autres moissons et t’abreuver

À des eaux de fontaines et de fleuves

Plus limpides et couvrir de baiser

 

Ton amie, ta femme ou tes enfants ?

Marcher aux jardins que le soleil dore,

Et voir les autres heureux, souriants

Sans alarme et respirant la flore

 

En guettant l’abeille et la coccinelle,

N’est- ce pas mieux pour la Terre et pour toi

Que tes violences impies et cruelles ?

Oui, va calmer tes fureurs dans les bois,

 

Sous les frondaisons des arbres géants

Reçoit des oiseaux la douce parole

Pour qu’elle calme ton cœur mécontent

Et d’un sourire fait leur une obole.

 

Foule patiemment le sol des forêts,

Et dans cette ombre touchée du soleil

Cherche et trouve tes chemins vers la paix ;

Retourne vers le beau et l’essentiel,

...

Publié dans Poésies

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C
Magnifique écrit, puissant, engagé !<br /> Je vous rejoins en vos vers, <br /> Semelles aux vents,<br /> Plume aux vents....<br /> Pour dénoncer, les fléaux que commettent les Hommes et ce, depuis l'aube des temps....<br /> Merci,<br /> Belle soirée.<br /> Amitié de plumes,<br /> CorpsRimes
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P
Merci CorpsRimes
B
Le poète est blessé d'une planète en danger mais les Poètes s'en vont tout de même porter leurs Mots à tout vent , ils ne peuvent faire autre et c'est heureux .....
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