Carmen quadratur
Le cœur même fêlé
Brisons la glace
Lors hiver passe
Pour les libérer
Nos rêves adorés.
Et dans cet espace
Givré, avec grâce,
Laissons danser
Leur jolie fumée
Jusqu’aux grêles
Veines des nuées.
Amours si frêles
Qu’un doux baiser
Plia leurs ailes.
La Carmen quadratur est un poème dont chaque vers contient autant de lettres qu'il y a de vers dans le poème.
Ici le premier poème est aussi un sonnet pas vraiment régulier au niveau de l'alternance des rimes. En voici une autre.
Quand vers le ciel pâli
Tu tournes tes regards
Vois-tu au loin le phare
Qui éclaire cette nuit ?
Son faisceau tournant
Dessine un cercle noir
Sur la mer, sombre miroir,
Où glisse ton œil lent.
Un faible vent mouille
D’embruns frais ta joue
Et tes cheveux si roux
Qui cernent de rouille
Ton visage fin et calme.
Ombre immobile, Sylvie,
Je sais que ton cœur vit
Et qu’il parle de ton âme
Vibrante que tend l’arc
Des désirs inassouvis.
Tu attends le beau Marc.
Là non plus je n'ai pas pu respecter l'alternance traditionnelle des rimes masculines et féminines et j'ai même marié des rimes masculines avec les rimes féminines (regards, phare par exemple) mais il fallait avoir 19 lettres dans chaque vers.