Pauvre Syrie, pauvre Yémen
Pauvre Syrie, pauvre Yémen
Que connaissions nous de vos pays
Avant que les guerres civiles mènent
A la mort tant d’hommes surpris
De susciter autant de haine,
Eux qui réclamaient seulement
Un peu de liberté. Printemps
Déjà oubliés quels hivers
Terribles ont suivi l’espoir
De desserrer le joug de fer !
Villes passées au laminoir
Des bombes et terreurs rivales
Cela n’était pas votre rêve
Quand vous lançâtes de mâles
Et pacifiques marches, sève
Qui apeura hélas Assad,
Nouveau Mengele qui soigna
A sa façon votre courage.
Et le Yémen heureux sombra
Lui aussi dans cette fièvre
De la guerre et du choléra.
Courir en même temps deux lièvres,
L’humanitaire et le guerrier,
Semble la folie du moment,
Mais arrêter un bombardier
Avec de faux sentiments
Et cacher ses désirs princiers
Dans cette atroce mascarade
Du secours à ceux qu’on massacre
C’est ruse vile et criminelle.
Mais nulle gène chez les puissants
Les morts pour eux sont bagatelles,
Ils aiment les pleurs des enfants,
Sur eux ils assoient leur pouvoir
Et règnent par leur désespoir.