Impressions automnales -1
La saison s’avance lentement vers l’hiver
Dépouillant peu à peu les arbres de leur feuilles
Pluies et vents amassent des nuées grises dans l’air
Ivry se noient dans le brouillard, le ciel s’endeuille
Et, plusieurs semaines, enrhume et fait tousser
La ville qui se camoufle dans des laines sombres
Avant que le soleil soudain vienne éveiller
L’or qui reste sur les branches et jeter leurs ombres
Sur les murs et les trottoirs, vies ressuscitées
Flammes jaunes qui montent joyeuses au ciel.
Mais derrière cette soierie quelque peu mitée
Se sont squelettes noirs, olive au goût de fiel
Dont je mâche l’acre chair prise sur l’olivier
Qui pousse au jardin en face de ma demeure
Ô suc amer en quelques pas vite oublié,
Il n’était pas question qu’une peine m’effleure.