Exposition Miró (suite 1)
Je termine ici l'exposition Miró avec quelques photos de céramiques, sculptures, illustrations, toiles.
Miró a-t-il réussi son forfait ? D'une certaine manière on peut répondre par l'affirmative mais grâce à sa réinvention permanente. Avec lui, la peinture devient du vivant donc soumis à la mort.
Sa peinture de vient poésie, calligramme...
Puis céramique.
J'adore celle-ci.
L'imagination est ouverte face à cette céramique. Quel est cet animal qui nous observe, nous respire ? Est-ce un fétiche précolombien, un extra-terrestre ?
Curieux titre pour cette œuvre qui renvoie le mammouth soit à des ancêtres reptiliens, soit à des cousins aviaires ou monotrèmes. Il existe dans l'Ariège aujourd'hui un parc préhistorique où la chasse aux œufs de mammouths est organisée le Lundi de Pâques. Donc peut être bien que le mammouth était un des rares mammifères à pondre des œufs qui plus est en chocolat. Extraordinaire ! Celui de Miró à l'air plus dur à croquer.
Sous l'étoile le soleil rouge
Ronge l'araignée qui se débat
Et mord l'astre à son estomac
Pendant qu'un chat miaule et bouge
Devant des yeux qui le regardent
Tout plein du feu d'étincelles
Que sème des dieux femelles
Riant du chapeau à cocarde
Que porte amoureux le soleil.
Le ciel est d'herbe et de miel.
Après cet intermède poétique revenons à l'expo.
La jeune fille aux rouges collants s'évade
Dans les rêves charmants de l'amour,
Teint jaune et regard noir qui sourd
Sous un chignon osé. Belle bravade,
Deux seins mignons et tout blancs entourent
Son cœur qui bat fort la chamade
Sous la finesse bleue du corsage.
Le rêve après quoi il faut qu'on coure
Toujours malgré l'avis donné par les sages.
Après ces égarements poétiques reprenons le cours de l'expo.
Miró a peint en 1972 trois toiles qu'il a titrées Bleu. Bleu II est l'une d'elles. L'artiste parlant de ces trois toiles a dit qu'elles furent longues à accoucher. Non pas qu'il fut lent à les peindre mais qu'il dut longuement les méditer. Ce fut pour lui un peu comme une ascèse, une entrée dans les ordres. C'est vrai que c'est très zen, cela ressemble à une méditation sur le vide. C'est intéressant de voir les trois car il y a une progression.
Je terminerai l'expo par cette toile même si elle ne termine pas en réalité l'expo. Cette toile date de 1973. Cela lui a-t-il été inspiré par les "Peinture de feu" de Yves Klein qui datent des années 60 et sont assez différentes à la fois par le support et l'absence totale de pigment et de forme dessinée autre que celles crées par le feu maîtrisé par Yves Klein ? Ou bien s'agit-il simplement d'une évolution indépendante de Miró ?