Sous le signe de l'art
Hier, vendredi de Pâques, une belle journée placée sous le signe de l'art. D'abord visite au musée du Luxembourg de l'exposition : "Les Nabis et le décor".
Les Nabis ont deux objectifs s'affranchir de l'impressionnisme qu'il trouve trop réaliste et rapprocher les beaux-arts des arts appliqués. Il seront à l'origine de l'Art- Nouveau. Ils ont aussi la volonté plus ou moins réelle de retrouver le caractère sacré de l'art. Le mot nabi est un mot arabe qui signifie "annonciateur" ou "prophète" ou "appelé par l'esprit". A niveau spiritualité ils von aller piocher aussi bien dans les différentes légendes, germaniques ou celtes, les religions païennes de l'antiquité et le christianisme.
Les Nabis vont essentiellement travailler pour un cercle restreint d'amis et de commanditaires amateurs et collectionneurs d'arts qui leur commandent des tableaux et des paravents pour orner leur maison. La peinture de Gauguin les influencera ainsi que l'art japonais.
Pierre bonnard a peint quatre panneaux destiné au début à un paravent mais que le peintre a préféré détaché car il estimait qu'ils feraient mieux sur un mur. Il s'ait de la première œuvre décorative nabi.
Les nabis réutilisent une vieille technique, celle de la détrempe. Technique dans laquelle les pigment sont broyés dans l'au avant d'être amalgamés avec de la colle de peau ou de la gomme arabique.. Cela donnent aux œuvres ainsi réalisées un aspect de fresque avec des couleurs mates et cela à la réputation de mieux résister au temps.
Le défaut de cette technique c'est que cela sèche beaucoup plus vite que l'huile et donc que ce ne permet pas les reprises et les superpositions de couches et donc les transparences. On a des couleurs opaques.
Les Colombes de Maurice Denis sont un projet de papier peint. Les Nabis en feront beaucoup dans l'optique décorative qui est la leur.
La légende Saint Hubert est une commande du Baron Denys Cochin pour décorer son hôtel particulier.
C'est une série de sept tableaux représentant la légende de Saint Hubert, patron des chasseurs, des forestiers, des opticiens et des mathématiciens. Il s'agit de Hubert de Liège, prince franc apparenté aux Pépinides qui vécu à l'époque de Charles Martel donc à la fin de l'époque mérovingienne, Il était passionné par la chasse et la vie mondaine et de plaisirs au point un jour de partir seul chasser et de rencontrer un cerf extraordinaire au pelage blanc et portant une croix flamboyante entre ses bois. Il le poursuivit longtemps sans arriver à le rattraper jusqu'au moment où le cerf s'arrêta enfin et qu'une voix tonna : Hubert quand cesseras-tu de chasser les animaux et ta vie oisive et mondaine, fait pénitence et rends toi auprès de Saint-Lambert à Maastricht afin de propager la foi chrétienne dans ces contrées sauvages. Hubert parait-il obéit à cette voix."
On remarque que Maurice Denis replace cela à son époque et qu'il s'agit d'une chasse à courre en nombreuse compagnie contrairement à la légende.
Le paysage est ici traité de manière fantastique. Les couleurs ternes et sombres du premier plan contrastent fortement avec la luminosité des plans successifs jusqu'à un orange et un rouge d'incendie se déployant sur un ciel vert. Cela donne un côté dramatique à la scène.
En comparaison voici la scène peinte par Jan Brueghel l'ancien.
Ici on est devant une scène paisible et sans effet fantastique alors que dans le tableau de Maurice Denis cela se passe au moment de la révélation et le caractère surnaturel est accentué de manière fantastique et avec une certaine solennité donnée par les sonneurs de cor.
Je termine ici ce petit aperçu de l'exposition qui se tient jusqu'au 30 juin au muée du Luxembourg dans le 6ème arrondissement.