Adieu naïades des ondes !

Le mois de mai est triste et gris, petit souci
Quand au loin nos armes tuent et nos soldats meurent.
En boucle voici les images qui tournent en nos demeures
Et en bas des écrans les mots donnent le tournis,
Rappelant sur les chaînes d’infos continues
Les souffrances en les mêlant dans les pubs
Et le people. Cliquer, glisser, rouler, les nues
Restent grises, la pluie tombe tandis que des tubs
Passent sur une radio, internet dévore
La matinée, il faut penser aux provisions
Partir en courses, au boulot et oublier
Tout ce qui se perd, hélas sans rémission,
Dans le vide du trop-plein. Tiens ! le soleil dore
Soudain un mur, on se penche pour regarder
A la fenêtre si l’éclaircie est réelle.
Abandonnant la misère on voit l’azur
Déchirer des noirs nuages le rideau impur
Et peut-être que l’après-midi sera belle.
Monsanto et tant d’autres comptent bien sur cela
Pour continuer d’empoisonner notre terre
Nos corps, nos cerveaux de leurs produits délétères
Auront nous assez d’énergie pour mettre le holà
Aux crimes de guerre, à la mort des espèces ?
Les abeilles butineront elles toujours,
Avec les beaux papillons, dans les prés où paissent,
Tranquilles, les vaches, les chevaux, les moutons,
Les corolles odorantes où naissent nos passions ?
Dans l’océan qui mugit et dans le heurt des vagues
Les phoques, baleines, mollusques et poissons
Auront-ils encore des eaux saines pour vivre
Où crèveront-ils sous le plastique asphyxiés,
Abreuvés des rejets toxiques de la Hague ?
Aurons-nous des hivers, des champs couverts de givre
Ou les Sahara sont-ils l’avenir du monde ?
Et, sur notre Terre devenue Dune, accros
A l’Épice, vivrons nous, recyclant notre eau
Comme les Frémens. Adieu naïades des ondes !