La course du mobile et du coeur
Le mobile de Calder tourne sur lui-même,
Plaques de tôle colorées, morceau de bois,
Ficelle et fil de fer, mouvement qui sème
Ses ombres, s’abaisse et renait fidèle à soi,
Encerclant le vide et l’habillant de couleurs,
De formes et de vent. Ainsi va dans l’espace
Sa course fluide, au-delà du temps et sans heurt.
Etrange et belle abstraction de la vie qui passe.
Suspendus au bout de son fil, le cœur n’a pas
Cette patience et cette lenteur, il exige,
Son mouvement heurte dans les do et les la
La musique des désirs et des larme s’y figent.
On peut alors souvent entrer en solitude
Et tenter d’oublier les regards de l’absent.
Envers ses intermittences quelle attitude
Prendre pour que la vie reprenne son élan ?
Comme un mobile être le plus fidèle à soi,
Embarquer sur la frégate ailée des voyages,
Rêveur, suivre dans le ciel l’argent des nuages
Et partager entre amis l’étoffe des émois.