Printemps aux jardins (suite)
Des roses qui lentement se fanent,
Des boutons près d'éclore en soleils
Dans la roseraie où mon regard flâne
Odeurs et charmes sont en éveil
Dans la nature enfermée des jardins
Les robes diaprées de silence offrent
Aux jeux de lumière le tissu fin
Et rouge de leurs pétales, beaux coffres
Pleins de secrètes et subtiles essences
Qui s'ouvrent le soir pour les délivrer,
Charme des roses sur notre conscience
De promeneur. Ô ! si vite envolé.
Mais les jardins déploient d'autres mirages
L'arbre s'y mire, le ciel s'y baigne,
Canards, poissons et foulques y nagent.
Nature assagie qui la joie enseigne !
Et à coté des prouesses florales
Les jardins parisiens ont des décors
Plus humains où sur dalle verticale
Une Êve pâle aux cheveux bleues et tords
Dessine en courbe son rêve utopique.
Ailleurs des murs entiers de graffiti
Accueillent les diagonales ludiques
Des skateurs, l'un tombe, l'autre bondit.
Et de curieux et hypnotiques visages
Nous suivent , hurlant un "twelfth" mystérieux
Jusqu'à un mur où un Paris sauvage
Chante et danse son Charleston joyeux.
Enfin par des détours et des obliques
Je passe du musée du cinéma
A nouveau à la roseraie magique.
Les fleurs y ont des poses de diva.