Les chambres de l'enfance

Les chambres de l’enfance sont pleines de rires,
De jeux, de rêves et aussi de cauchemars.
Dans l’une d’elle viennent nos tous premiers sourires,
Et nos premières alarmes, nos pleurs criards.
Maman accourt, devine notre mal, nous berce
On se rendort, mais si elle tarde à venir,
Des cris violents à s’époumoner soudain percent
Les murs. Enfance impérieuse prête à rugir
Et pourtant si mignonne en sa fragilité.
On aime ces petites mains qui, toute douces,
Cherchent à saisir au bout du berceau le pied,
C’est à qui ça, dit maman, retirant le pouce
De la bouche de son enfant qui pleure un peu
Avant de téter au sein nourricier la vie.
Puis le goulu, satisfait, s’endort tout heureux,
Du lait sur les lèvres que la maman essuie.
C’est la vie simple du bébé autour duquel
Tous gravitent, réglée par les tétées, les langes
Le bain, les bisous parentaux et fraternels.
La belle vie que celle de ces petits anges
Si tout était réglé comme de la musique,
Mais l’ange est de chair et celle-ci lui fait mal,
Et La nuit est sombre, silencieuse et mutique,
Maman absente dans ce noir inamical.
Maman, maman pourquoi m’as-tu abandonné ?
A ce cri de déréliction elle se lève
Et de sa main touche au front l’enfant agité,
Cherchant la fièvre, calmant le mauvais rêve.
Les chambres de l’enfance ce sont aussi celles
Où l’on aime après l’école retrouver ses jouets,
On s’y rêve en Zorro, le justicier masqué,
On y construit la miniature d’une caravelle,
On s’imagine Reine des Neiges ou Anna
Sa sœur qui la cherche au royaume d’Arendelle.
On y invite Hans qui en vrai est Sacha
Le copain de classe qui joue à la marelle.
Et puis c’est là qu’avant de s’endormir
Papa et maman viennent conter des histoires
Et donner le baiser qui éteint les soupirs.
Chambres retrouvées par magie de la mémoire !