La belle et le tréprassé
Un vieux poème retrouvé dans mes archives.
Bonjour, m’sieur dam’ ! Je ne fais que passer
C’est ainsi que parlait un trépassé.
Surtout il ne faut pas vous retourner
Car vous savez, j’appartiens au passé.
Mais tous les gens vraiment très étonnés
De se retourner vers le trépassé
Avec des yeux ronds et exhorbités.
Aussi notre mort très très effrayé
A voulu à toutes jambes s’échapper.
Mais en fuyant il tomba nez à nez
Avec une fille faisant son marché.
Il tenta d’abord de la contourner
Mais elle était si jolie, qu’énamouré
Il finit bel et bien par l’embrasser.

La belle fut surprise du baiser
Mais notre mort sous ses airs décharnés
Etait un gaillard expérimenté,
Par ses manières elle fut charmée
Et bras dessus, bras dessous, du marché
Ils revinrent tous deux pour se marier.
Le maire en sa mairie croyait rêver
Et n’être pas tout à fait réveillé
Quand il les vit dans la salle entrer.
Impossible d’unir un décédé
À une si adorable fiancée !
Hélas ! le Code Civil compulsé
Ne disait rien de cette rareté
Et l’union dut être légalisée.