Exposition "Mondrian figuratif"
Je suis allé récemment mais presque à la fin voir l'expo "Mondrian figuratif" organisée au musée Marmottan-Monet, près des jardins du Ranelagh.
En passant dans ces jardins, cette sculpture m'a frappé. On y voit un homme qui tirant son filet s'aperçoit qu'il ramène une tête de femme endormie dont le cou se prolonge en lyre : "Drôle de poiscaille ce que j'ai pêché là !", se dit-il. J'avoue que je ne sais pas à quel mythe cette œuvre se rapporte.
Piet Mondrian de son vrai nom Pieter Cornélius Mondriaan et né le 7 mars 1872 à Amersfoort au Pays-Bas et mort le 1er février 1944 à Manhattan aux Etats-Unis. Il est surtout connu comme un des précurseurs de la peinture abstraite mais son œuvre figurative était moins connue du grand public alors qu'on va le voir elle est d'une très grande qualité et variété.
Ce lièvre mort peint à 19 ans est l'une des première œuvre connue du peintre. Dans la grande tradition hollandaise des natures mortes. Une grande partie des œuvres de l'exposition proviennent de la collection Slijper qui l'a léguée au Kunstmuseum Den Haag.
Bien qu'essentiellement consacré à l'aspect figuratif de l'œuvre de Mondrian, il y avait de temps à autre en contrepoint quelques tableaux abstraits. Ce tableau avait frappé Slijper et l'avait incité à faire connaissance avec Mondrian qui s'était refugié aux Pays-Bas au début de la guerre de 1914 au Sud-Ouest d'Amsterdam.
En raison des vitres qui recouvrent et protègent les œuvres, il y a parfois des reflets curieux qu'il faut essayer d'extraire par l'imagination. Ses toiles de paysages s'appuient sur la tradition de l'Ecole de la Haye qui poursuit celle de Barbizon.
Déjà avec ce dernier tableau commence à apparaître dans le ciel des tons à la fois plus chaud et plus variés par rapport aux bruns et aux verts qui dominaient les œuvres précédentes.
Quelles magnifique vibrations de la lumière dans cette peinture. L'influence du fauvisme s'y manifeste.
En 1909, Piet Mondrian a adhérer à la Société Théosophique qui prône la recherche de la vérité par l'étude comparée des religions , des philosophies et des sciences et vise à instituer une fraternité universelle sans distinction de race, de credo, de sexe, caste ou couleur. Elle a été fondée en 1875 par Madame Helena Blavatsky. Le portrait qui précède et les deux suivant date de cette période. ces portrait se concentrent sur le regard jusqu'à ne plus faire apparaître que celui-ci.
Il est évident que pour un peintre le regard est fondamental comme l'oreille peut l'être pour un musicien.
Ces portraits annoncent son œuvre symbolique.
Ces deux tableaux dont l'un semble réaliste représente un arbre dans un paysage mais dans le second il est central et ressemble presque à un personnage qui s'agite, le ciel est tout vibrant de lumière..
Ce bosquet d'arbre se reflétant dans une rivière ou un étang ressemble à un animal fantastique se promenant dans la campagne.
De plus en plus il utilise la couleur pure. Comme il l'affirmera plus tard cette évolution se fait parce qu'il a le sentiment que les couleurs de la nature ne peuvent pas se reproduire et qu'il faut trouver un autre moyen d'exprimer la beauté de cette nature et l'émotion qu'elle procure.
Cette série de tableaux depuis les Tournesols mourant jusqu'à dévotion lui permettent d'accéder au titre d'artiste moderne de premier plan. Les Tournesols mourant I et II sont inspirés par la théorie théosophique qui prétend que toute transformation d'une forme dans une autre est considérée comme une évolution positive.
Bizarrement cette toile m'a fait penser à certaines œuvres de Klimt.
à suivre...