Un vent méchant
Un vent méchant violentait le ciel bruyamment,
Ses longues rafales giflaient la rue d’averses,
Dans le jardin gris, soutenant la controverse,
Les trapus oliviers, chantaient furieusement.
Moi, j’épiais cela, installé chaudement,
A ma fenêtre, sûr que jamais ne la traverse
L’aquilon jetant poubelles à la renverse
Du trottoir à la rue. Oh ! quel déchaînement !
Pourtant, malgré la tempête, des gens passaient
Silhouettes noires bravant les pluies et bourrasques,
Qui dans leurs manteaux sournoisement s’infiltraient ;
Ils ne pensaient pas au Carnaval et ses masques.
Je n’étais pas à Venise mais à Ivry
Où soudain sous le soleil le ciel a rosi.