Voyage à Montpellier : musée Fabre, exposition Vincent Bioulès
Le 20 septembre 2019. J'ai visité au Musée Fabre l'exposition Vincent Bioulès, un peintre Montpellierain du 20 siècle et de ce début du 21ème siècle. Né en 1938 il est un des fondateurs du groupe Supports/Surfaces dont il invente le nom. Il s'agit d'un mouvement artistiques d'avant garde du 20ème siècle qui aura une durée de vie éphémère (1969 -1972). Ils accordaient autant d'importance aux supports qu'aux gestes créatifs et qu'à l'œuvre finale. Pour eux, comme ils l'écriront dans le catalogue d'une exposition ayant eu lieu au Havre, la peinture n'a d'autre objet qu'elle même et ne renvoie à aucun ailleurs, ni la personnalité du peintre, ni sa biographie, ni l'histoire de l'art, etc.). Après cette période abstraite Bioulès reviendra à la figuration à travers le portrait et le paysage.
Pour dire la vérité je ne me rappelle plus le titre de ce tableau. Peut-être "sans titre" à moins que cela soit "Fenêtre au volets clos". C'était je crois avant sa période Supports/Surfaces où il peignait sur motif.
Je ne sais pas si c'était une volonté de l'exposition mais on peut remarquer qu'elle commence par une fenêtre fermée, puis suis une série de fenêtres ouvertes pour enfin aboutir à une scène entièrement extérieure.
1ère fenêtre, ni intérieur, ni extérieur. 2ème fenêtre : intérieur réduit aux murs à l'embrasure et au premier plan la partie d'une table ou sont posés des objets soit qui proviennent de l'extérieur ou sont destinés à y aller (l'enveloppe) ou encore le symbolise, les fleurs, la mappemonde. Cette dernière élargissant l'extérieur au delà de ce qui est visible de la fenêtre. On peut noter aussi que les couleurs employées sont a peu près les mêmes pour l'intérieur et l'extérieurs, seule l'embrasure lumineuse fait une coupure franche. 3ème fenêtre : l'extérieur est réduit à un mur dont la couleur est identique au reste de la scène, confusion de l'extérieur et de l'intérieur, la femme semble plus perdue dans ses pensées qu'observatrice, impression d'intimité5. 4ème fenêtre : un paysage assez confus de collines avec un grand ciel bleu un peu brumeux, brume qui semble avoir pénétré à l'intérieur et couvert les objets posés sur la table, une autre forme de confusion de l'extérieur et de l'intérieur. 5ème image : il n'y a plus que l'extérieur mais qui est peut-être l'espace mental du peintre.
Si vous connaissez Montpellier vous voyez très bien où se situe cette "rampette".
Une toile de sa période Supports/Surface qui date de 1969.
Je n'ai pas noté le titre de la toile. Peut être Surface peinte. en tout cas une autre toile dans la veine Supports/Surfaces. Malgré cela il est malgré tout possible de se projeter et de voir notamment dans le bas du tableau un paysage avec un énorme nuage rose dans le ciel et un arc-en-ciel enjambant une colline.
Souvent les artistes du groupe Supports/Surfaces exposaient directement leurs œuvres dans la rue afin de le mettre à portée de tous.
Le retour à la figuration. Ces nus sont assez osés dans l'ensemble.
A compter de son retour à la figuration son art tient de plusieurs influences. Celles de Cézanne, de Matisse de Bonnard, un peu de Braque. En revoyant aujourd'hui 08/10/2024 certains de ses tableaux figuratifs post période Support-Surface, il me semble percevoir ce que cette période brève et collective à apporter à son art dans le traitement des sujets figuratifs.
Vincent Bioulès était aussi un peintre voyageur.
Ce tableau évoque le mythe de Daphné, fille du dieu fleuve de Thessalie Pénée poursuivi par Apollon. On la voit en tain de se transformer en laurier. Je ne sais pas si Vincent Bouillé est allé en Grèce en tout cas le paysage évoque la mer d'olivier qui se trouve dans les environs de Delphes
L'expression "embarquement pour Cythère" évoque un rendez-vous amoureux ou galant. Dans la mythologie grecque l'île de Cythère est l'île où Aphrodite, poussée par les vents, aborde après sa naissance du sperme d'Ouranos tombé dans la mer. Il semble bien que le débarquement aussi évoque ce genre de rendez-vous aussi et que s'en soit la conclusion.
Ces nus et ses portraits sont décriés par certains critiques. C'est vrai que les portraits sont d'une facture très classique et sans originalité qui peut paraître étrange pour un artiste ayant été à l'avant garde mais ils sont agréables à regarder et ce qui est intéressant ce sont les attitudes. Alors pas révolutionnaire, certainement . Personnellement ce que je préfère ce sont ses paysages. Il y a une vibration fantastique de la lumière et des couleurs. Une sorte de papillotement d'un effet superbe et intense. On resterait des heures devant eux à les contempler.
Franchement j'avais l'impression en regardant ce tableau d'être là, présent sur cette terrasse et d'entendre souffler le vent et rugir la mer.
Et ici, on sent la puissance de la lumière qui éclabousse la terrasse, les rochers et les îles et qui accentue ou masque les volumes.
La suite de l'exposition se déroulait en dehors du musée Fabre à l'hôtel de Cabrières-Sabatier d'Eysperan.
Ce qui est assez intéressant dans ces portraits en pieds c'est qu'ils ont tous l'air absent, presque abandonné.
Ce qui est amusant c'est le détail assez fouillé en bas à droite d'un superbe trois mats toutes voiles déployées.
Pour terminer quelques portraits au fusain.
Je ne mettrais pas les noms car j'ai des doutes
L'exposition s'appelait Vincent Bioulès - Chemins de traverse.