Confinement

Confinement, peut-être moment où il faut
S’arrêter et rêver. On voit par la fenêtre
Le soleil se coucher, dehors l’air est bien chaud
Encore de ce printemps d’avril où les êtres
Goûtent d’ordinaire l’humble parfum des fleurs.
Insectes, papillons et abeilles le peuvent
Mais nous pauvres humains enfermés par la peur
De l’épidémie, seuls leurs souvenirs émeuvent
Nos narines. Et nos promenades au parc
Pour en raffermir la mémoire sont remises
Alors qu’hélas du temps ni la flèche, ni l’arc
Ne sont entre nos mains et les heures insoumises
Passent sur nos désirs sans le moindre regret.
Et voilà que dans le ciel la lune s’éveille
Ronde et large, suivant sont céleste sentier.
Voyageuse ailée qui peut nous conter des merveilles
Emporte avec toi l’angoisse des maladies
Et reviens nous dans un mois porteuse d’espoir,
Et du chant des oiseaux qui tous les jours pépient
Dans les arbres où se repose ton miroir.
Prends cette nuit nos songes en compagnons
Et mène les par tes chemins au bout du monde.
Ainsi à leur retour ils nous raconteront
Leur voyage vers le feu des comètes blondes
Et Vénus ta compagne céleste qui éclaire
Ta route de loin alors qu’elle court devant
Cherchant à vite rattraper l’astre solaire.