Amour qui es-tu ?

Nuages aux lenteurs majestueuses,
Fumées rapides dans le ciel bleu
Ombres s’étirant en amoureuses
D’un soleil pourtant bien capricieux.
Ô amour, n’es-tu pas ce fuyant
Paysage qui charme et s’éloigne,
Prend un cœur et le rend souriant
Pour l’étourdir après par ta poigne
Et le laisser gémissant tout seul
Et pleurant sous la pluie ou la neige,
Prêt à maudire les noirs linceuls
Qui volent vers les monts de la Meige ?
Et puis, fils prodigue, revenir
Chanter à la porte ritournelles
Neuves, beaux et jolis repentirs,
Apportant au cœur des joies nouvelles,
Mais aussi peut être des alarmes :
Seras-tu Don Juan ou bien Tristan,
Iseult ou collectionneuse d’amants,
Laissant des cœurs encore en larmes ?