Baisers roses

Dans le parc, les roses trémières
Ouvrant leur coroles vers le ciel
Ont bu les pluies de sa colère.
Les voilà attendant le soleil.
Draperies couvertes de diamants
Où s'évaporent tant de nos rêves
En voilà une qu'un vilain vent
A couchée. Beauté fragile et brève

Elle git sur la pierre qui l'accueille,
Frappée vive en sa pleine beauté;
L'orage a refusé qu'on recueille
En passant son arôme exhalé.

D'autres aux cœurs fanés et défaits
Pleurent sur l'amour et leur jeunesse
Enfuis pendant qu'elles s'en grisaient.
Mortifiées les voici en détresse.

Lors que leur sœurs sèment leur beauté
Dans le buisson où l'abeille vole
À nouveau, par l'amour appelé ;
Baisers roses dans les vertes étoles.
