Dans les haies du temps
Nos cœurs s’agrafent aux haies du temps
A vouloir cueillir sur la ronce, mûres
Et aubépines, quelques piquants
Plus cachés et aux pointes bien dures
Viennent blesser les fous imprudents.
Ainsi vont nos amours inconstants,
Ils se déclarent soudain et filent
A l’anglaise subrepticement,
Vers d’autres yeux et vers d’autres îles,
Rivages plus beaux et plus charmants.
Au ciel quelques nouvelles étoiles
S’allument tandis que d’autres pleurent
Sur les jours heureux couverts du voile
De brume où les vieux rêves se meurent,
Martyrs des Parques tissant leur toile ;
Tantôt Erinyes aux cœurs violents,
Tantôt bienveillantes Euménides,
Elles coupent le destin des amants
Ou le reprisent d’un fil viride,
Poli dans la gemme du diamant.