Face à l'idole
Quel sphinx est-elle, l’idole
Dont les regards sibyllins
Beaux et profonds alcools
Prennent les cœurs en leur filins ?
Elle aime faire l’aumône
De son amour du plus loin
Possible, vierge d’icône
Que nimbe d’un blond vénitien
Ses cheveux coiffés en nattes.
Sa nuque , ses épaules, tout
Respire un bonheur qui hâte
Les désirs. On devient fou
A la regarder, muette,
Délivrer le doux poison
De son sourire où l’ascète
Même tombe en déraison,
Cherchant soudain le secours
Des Pensées de Marc-Aurèle
À l’irrationnel amour
Qui l’emporte de ses ailes.
Se délivrer de ce filtre
Ou le boire entièrement,
Lèvres avides et ivres,
C’est le destin qui l’attend.