Le chant de la montagne
Marchons dans la forêt, montons vers les sommets
En suivant le torrent qui dévale la pente
Et polit les rochers dont les voix rauques chantent
A l’unisson de l’eau, désir sauvage et frais.
Plus haut, dans la vallée glacière où nous conduit
Nos pas, la prairie est fleurie et toute verte,
Le torrent plus calme roule des eaux alertes
Et blanchies, c’est la montagne qui nous sourit.
Les maisons d’alpage y ont des toits en lauze.
Lieu propice aux songes et la contemplation,
Assis sur un rocher grand et plat nous aimons
Les cimes de loin et nos corps s’y reposent.
Soudain le cri aigu d’une marmotte éveille
Notre attention, nous la cherchons sans la trouver
Dans ce maquis ardent des buissons et rochers.
Mais nos yeux peu à peu se guidant à l‘oreille
Finissent par apercevoir le brun-doré
Et trempé de soleil de sa fauve fourrure
Toute cachée qu’elle est dans l’immense nature.
L’animal ne parait nullement apeuré.
Un aigle la ferait fuir vite en son terrier
Mais envers nous elle se montre moins craintive
Et continue son guet , immobile et attentive,
Nous c’est le ciel que nous commençons à guetter.
Le temps change, les nuages deviennent noirs,
L’orage menace, il nous faut redescendre
Et quitter ce beau et magique reposoir.
C’est l’automne qui vient et le pluvieux septembre.