De Ault à Etretat (suite 18)
Sur une frêle planche courir l'aventure,
D'une pagaie agile oser quitter
Le rivage pour la mer et les murmures
De ses flots verts sous le doux ciel bleuté
Abandonnant pour un temps ces bijoux
Qu'ont forgés les vagues et les tempêtes,
Travail à rendre les orfèvres jaloux,
Brillant au soleil dans un ciel en fête
Nous voilà comme à la proue d'un navire
Et humant tranquillement l'air marin,
L'œil sur l'horizon rêvant des lointains,
Un goéland passe ailé sourire
Qui file en frôlant les falaise blanches
Jusqu'au lointain Hourdel, trait de craie
Entre ciel et mer qui ouvre la Baie
De Somme qui prolonge la Manche
En suivant des yeux son vol je revis
D'un regard l'ensemble du voyage.
C'est donc de là-bas que je suis parti,
Sur mon vélo emportant mes bagages.