De Ault à Etretat (suite 20)
Jusqu'à présent nous n'avions pas pénétré dans l'église abbatiale de la Sainte trinité de Fécamp. C'est un édifice gothique avec quelques restes romans de l'ancienne église. Quelques éléments de décoration date de la Renaissance et d'autre de l'époque baroque.
Une jolie légende attribue à un cerf blanc, la désignation de ce lieu pour y établir un édifice religieux chrétien. Pourchassé dans les bois de Fécamp par le seigneur du Pays de Caux, un certain Anségise accompagné de ses hommes et ses chiens, le cerf s'arrêta près d'u ancien oratoire romain et fit face aux chasseurs et aux chiens qui ne purent l'approcher. Intrigué par ce phénomène Anségise, descendu de son destrier, observa attentivement les mouvements du cerf. Ce dernier, à petit pas, fit un cercle autour du lieu où il s'était arrêté, comme pour dessiner le périmètre d'un futur édifice puis disparut soudain au yeux de tous.
Ce bas relief en bois est assez étonnant puisqu'il est composé de planche assemblées. C'et une œuvre du 19ème siècle sculptée par l'artiste havrais Haumont. On y voit Saint Jean- Baptiste baptisé le Christ avec l'eau du Jourdain dans un paysage de plantes et de palmiers. En haut Dieu le Père fait le geste de les accueillir tandis que l'Esprit-Saint descend des nues.
Il y a 40 mètres de hauteur sous voute. On voit que l'élévation de la nef se fait sur 3 niveaux. Le premier niveau qui comprend 10 travées possèdent des arcades en arcs brisés. Le deuxième niveau est une tribune qui s'ouvre sur des baies géminées à colonne centrale et au fronton quadrilobé. Le niveau supérieur est percé de nombres baies qui apporte toute sa lumière à l'édifice.
Il s'agit des statues de Saint-Ouen, archevêque de Rouen et de Saint-Waneng, le fondateur de l'abbaye de Fécamp. Saint Waneng est représenté avec une épée et un casque à ses pieds et une église dans sa main gauche, probablement la représentation symbolique de l'abbaye. C'était un noble ayant choisi la carrière des armes, il se retira à l'abbaye qu'il avait fondé où il mourut en 686. Saint-Ouen et Saint-Waneng étaient ami et ils sont morts tous les deux la même année.
La fresque derrière la pietà représente Jeanne d'Arc, Louis IX (Saint-Louis), Saint Martin et Sainte Geneviève
On remarque des traces de couleur sur la main de la Vierge, la statue devait être polychrome à l'origine.
Elle aurait bien besoin d'une restauration. On se demande comment une fois le bras droit décloué, le Christ va pouvoir être retenu par celui qui lui tient les jambes et celui qui lui teint mollement la main gauche. Je le vois bien se casser la tête la première dans la bassine qu'un homme remplit d''eau pour la toilette mortuaire.
Là aussi on devine d'anciennes couleurs rouge et ocre me semble-t-il
D'origine piémontaise Guillaume de Volpiano arrive sur l'insistance du duc de Normandie Richard II à l'abbaye de Fécamp en 1001. Il appartient à l'ordre de Cluny et sera un des grands diffuseurs de la réforme clunisienne s'appuyant sur la règle de Saint-Benoit de Nursie qui avait été oubliée par les moines depuis son édiction au VIème siècle. Il est considéré comme un saint par l'Eglise Catholique sous le nom de Saint-Guillaume de Cluny. Il sera le premier abbé de l'abbaye de Fécamp restaurée de 1001 à 1028. Il restera malgré cette nouvelle charge abbé de Saint-Bénigme de Dijon jusqu'à sa mort en 1031 à Fécamp. Il aura réformé plus de quarante abbayes en Bourgogne, Lorraine et Normandie.
Cette statue est bizarre : l'une des jambes est prise dans l'entablement et il semble qu'on est replâtré pour assembler les deux morceaux. Il y a aussi d'autres asymétries entre la partie droite et gauche de l'ensemble.