Ô voyages d'été
Ô voyages d’été combien vous êtes loin !
Le vélo remisé dans la cave ne sort
Que pour tourner en rond dans la ville et, en vain,
Le manège nous ramène à Ivry Port Nord.
Les rêves se sont épuisés à courir l’ombre
Des destins et le printemps qu’animait l’amour
Et l’été qu’animait l’espoir. Oh ! tout est sombre
Quand l'automne de ses feuilles peuple les cours.
Aurons-nous un hiver de neige ou bien de pluie
Pour effacer les traces qu’ont laissées au cœur
Les amours envolés et la sinistre suie
Soufflée sur l’âme par ces douloureux semeurs
De peines et de larmes ? Où donc les vents poussent
Ces noirs et tristes fossoyeurs mélancoliques ?
Oh ! qu’ils fuient loin qu’on se repose des secousses
Provoquées par leurs inconstances fatidiques.
Entrons dans le vide et la stoïque demeure.
Là sans doute est le remède qui soignera
La fièvre des désirs incompris et des heures.
La fleur de ce printemps un jour refleurira.