République en marche
La France est devenue la geôle
La pire de l’Europe calfeutrée,
Les citoyens pour juste un peu s’aérer
N’ont droit qu’au mince et ridicule atoll
Qui entoure leur chez soi, leur maison.
Et dans ce cercle surveillé ils marchent
Sourires masqués, regards de suspicion,
Cela s’appelle République en marche.
Le directeur de prison c’est Macron
Il vient de lâcher quelque peu la bride
A ses prisonniers qui tournaient en rond.
Mais gaffe, la poigne reste rigide,
Franchir la ligne de démarcation,
Sera puni presque comme un régicide,
Par toute une armada de matons.
Et de députés qui sont ses séides.
Il a mis le petit commerce en berne
Tout un mois privilégiant à ses us
Les gros et les riches. Tous les crésus
Qu’il ménage et tant pis pour ceux que cernent
Dettes, chômage et incompréhension.
Il sort de l’or de ses manches s’il discerne
Un ferment léger de révolution
Qui pourrait nuire à sa réélection.
Mais attention la fête, le spectacle
La culture, tout ça reste interdit.
Et le sport amateur lui on le tacle,
Covido-incompatible c’est dit.
Non, Français, l’heure n’est pas aux plaisirs
Disent, tous grimés en Savonarole,
Tous les ministres châtiant les désirs.
Eh ! c’est qu’ils ont appris par cœur leur rôle.
Le bougres tiennent à leur sinécure
Et viennent tous de l’ENA, bonne école
Pour servir les puissants et n’avoir cure
Des pauvres et des faibles qu’ils racolent
Que pour se faire élire et puis oublier
Bien vite toutes les promesses faites
Dan la fièvre du pouvoir. Et peignés,
Coiffés, manucurés, entre eux c’est fête.