Dans les jardins, l'automne périt
Dans les jardins, l’automne lentement périt ;
Les arbres s’effeuillent pareils aux marguerites
Et, blessé par les vents, les pluies et le ciel gris,
Comme au cinéma, l’amour aussi est en fuite.
Chaque feuille qui tombe sonne comme un glas
Et referme les yeux que tentait un sourire
Quand chaque jour apporte son lot de trépas
Et de misères dans ce monde qui expire.
Pourtant plein de rêves et de désirs mon cœur
Que ce temps confiné et sans baisers chagrine
Voudrait voler par-dessus les saisons et malheurs,
Chanter le soleil doré, la lune mutine !
Mais l’amie que j’avais depuis longtemps se tait.
Elle disait m’aimer mais où donc chante-t-elle,
Cette fée, les joies de l’amour qu’elle avait ?
J’écoute mais n’ouïe plus le son des ritournelles.
Seule la flûte triste des vents autour des toits
Et la sinistre pluie qui pleure sur les vitres
Captent encore mon oreille de leurs voix.
Et j’aimerais cacher mon mal sous des élytres.
Ô cœur que n’êtes-vous le scarabée doré
Eblouissant bijou de l’orfèvre nature ?
Humant et prenant aux fleurs le pollen ambré
Qu’elles lui offrent bien plus qu’il ne le capture
Et qui sait rester tranquille et mimer la mort
Se réfugiant sous sa solide carapace
Attendant patiemment que lui sourit le sort
Puis, reprenant soudain vie, s’envole avec grâce.