Otto Freundlich au musée de Montmartre, la révélation de l'abstraction
Cette exposition dure jusqu'au 31 janvier 2021 dont vous pourrez la voir après qu'on sera sorti de ce confinement délétère pour l'art.
Cette œuvre montre l'évolution d'Otto Freundlich de l'art figuratif vers l'art abstrait. La luminosité est produite par la fragmentation des couleurs. L'espace et la profondeur sont rendu Grace au différence de tons et et à leur sectorisation en espaces ou figures géométriques géométriques distincts.
Freundlich an apprenant que les nazis ont détruit des œuvres de sa période figurative en refait certaines de mémoires en général dans des formats réduits. Ceci afin de garder une trace de l'évolution de son art mais aussi comme acte de résistance.
A ses débuts Freundlich peint encore des compositions assez figuratives. C'est l'espace qui est rendu de manière abstraite mais la figure humaine subit aussi une simplification métaphorique particulièrement la tête et le visage.
Freundlich est un peinte et sculpteur allemand né en 1878 à Stolp (aujourd'hui Slupsk en Pologne) et mort assassiné en 1943 au camp de concentration de Lublin-Majdanek en Pologne occupée). Ses parents sont des juifs convertis au protestantisme. Quand il arrive en 1908 à Paris, il a donc trente ans. Il y restera jusqu'en 1914, tout en faisant quelques aller-retours vers l'Allemagne, Munich ou Berlin. Il s'installe au Bateau-Lavoir et son voisin d'atelier est Pablo Picasso. Il fait aussi la connaissance de Georges Braque, Guillaume Apollinaire et des cercles de Montmartre.
L'une des rares grandes œuvres peintes de Freundlich qui nous est parvenue de la période d'avant 1914.
On voit plusieurs figures se relever et s'appuyer l'une sur l'autre et s'élevant vers la lumière. Ce serait la représentation aussi de ce Freundlich appelait "l'inévitable métamorphose sociale, l'évolution de la société vers un corps où la distance est abolie, où l'espace disparait pour former un ensemble homogène et harmonieux entre les êtres humains et le cosmos. Ce serait aussi la réponse de Freundlich aux Demoiselles d'Avignon de Picasso.
Des visions très différentes du monde cependant : érotisme d'un côté et mysticisme sociale de l'autre.
Cela fait presque penser à de la bande dessinée.
L'année 1914 est un moment charnière dans le développement artistique de Freundlich. Il participe à l'atelier de restauration de la cathédrale de Chartres et en ressort "marqué à toujours". Il dira à son ami peintre portugais, Amadeo Souza-Cardoso : "La décomposition est plus forte que la composition" Tout son art ensuite sera développé autour de cette découverte.
Freundlich considère l'artiste comme un "acteur de l'histoire" qui doit répondre à la brutalité de la guerre par une spiritualisation de l'art. Cette spiritualisation il la recherche dans une fusion de la forme et de la couleur. L'espace pictural de ses œuvres s'organise dynamiquement autour de signes cryptés tels la bouche ou l'œil
Nouvelle évolution dans son langage pictural qui annonce les années 1930. On voit apparaître des demi-ogives composées de deux éléments de couleurs différentes. Il n'y a plus qu'un cercle en contraste d'homogénéité avec toutes les fores géométriques qui l'entourent. Ce tableau me fait un peu penser aux phosphènes, ces taches de couleur qui apparaissent parfois quand on ferme les yeux. Ce qui est remarquable c'est que par la diversité des formes et des couleurs il arrivent à recréer le dynamisme qui caractérise ce phénomène ophtalmologique.