Ô mai frileux
/image%2F0550914%2F20210521%2Fob_a32330_20210520-214420.jpg)
Tandis que je dînais d’une simple omelette,
Levant soudain les yeux de ce tendre soleil,
A travers la fenêtre, oubliant mon assiette,
Je vis au loin le ciel se couvrir de vermeil.
Ce fut d’abord un plaid rose et bleu qui couvrit
Ce mince horizon où l’azur se pavane
Quand le vent chasse les nuages du ciel gris.
Ô mai frileux, soudain pareil à ces tziganes
Aux robes colorées qui dansent dans le soir
Devant le feu de camp qui flambent et crépitent
Aux sons des gais violons, de l’âme le miroir,
Es tu la projection des désirs qui palpitent
Dans les cœurs trop saoulés par les pluies et les pleurs ?
Es tu enfin ce dieu printanier qui repousse
L’hiver et les chagrins, couvrant les champs de fleurs,
Ou les vents mauvais sont-ils toujours à tes trousses ?
Mais ton éclat faiblît et le ciel s’obscurcit
Par le haut moins touché par les rayons solaires ;
Plus bas c’est un drapeau qui flotte, hallali
Bleu, jaune et rouge au- dessus de la terre.
La nuit bientôt dans son corset de guipes noires
Prendra peu à peu la ville et tes couleurs,
Ô mai ! tu sombreras dans cette sombre moire
Jusqu’à demain. Te lèveras-tu plein de bonheur ?