Quand l'été se lève

Publié le par Pi_ro_94

Chaque aube en s’éveillant dissipe les brouillards

Que la nuit a laissés sur mon cœur et mes rêves

Le printemps gris, frileux, s’en va , l’été se lève

Et fleurit les jardins, les arbres pleins de sève

Et de chansons habillent les gais boulevards

Aux terrasses repeuplées, où la mousse crève

Au bord des verres et des rencontres de hasard.

 

Le soleil joue avec le vent et les nuages,

Cache-cache jetant ses ombres sur le sol

Tandis qu’au ciel il se fomente des orages.

Mémoire ensemençant la ville et ses atolls

Mes pas y poursuivent leur curieux jardinage

Où se fauchent mes seuls souvenirs, gais ou fols,

Ivres et hantés par l’amour et ses mirages.

 

Au Luxembourg une mélancolie me guette

Devant cette fontaine au bassin épuisé

Que des travaux encerclent, où le vide se jette.

Quand je passe à côté, j’évite de pleurer

Sur les amours enfuis et les rêves de fête,

Songes que dessinaient mes pas dans les allées,

Suivant un tailleur rouge aux yeux couleurs noisettes.

 

Ce dos qui me plaisait, que mon regard frôlait

Et qui piquait mes doigts d’amoureuses caresses,

Ce sourire enjôleur qui mon cœur saisissait

Et le faisait valser plein d’élans de tendresse,

Nos regards échangés, nos pas qui se mêlaient

Ne sont pas oubliés et, traces d’allégresse,

Il reste son parfum que mon âme humait.

 

Ailleurs, une vitrine en fleurs m’offre le parfum

D’un amour de jeunesse et j’y respire encore,

Bien qu’elle ait bien changé depuis ces tendres matins

Où je venais la voir, cette fraîcheur d’aurore

Que distillait les lys et les glaïeuls carmins

Autour de la muse qui régnait sur cette flore

Et mon cœur affolé de ses regards câlins.

 

J’ai aussi au coin de quelques rues de Paris

Une fenêtre qui me fut un jour bien chère

Et au bas de laquelle j’ai longtemps languis.

Ô dans mon cœur tant d’anges descendus sur terre

Et sur leurs lèvres aimées quelques baisers pris,

Belles roses fanées au pied des cimetières,

Hantent toujours mes balades et me sourient.

Publié dans Poésies

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B
le soleil est devant.. peut être.. une mousse change un peu la couleur de la vie ?.. les êtres chers au fond de vous ... vous écrivez bien. cela aide ?
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J
Bonjour, cette mousse qui crève au bord du verre m'est aussi très chère.<br /> Belle balade (et ballade) où chaque coin rappelle son passé.
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P
Merci de ta visite, Jean Claude et de ton com sympathique.
S
charmante poésie romantique.. je suis heureuse que ta muse revienne te voir !
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P
Charmante, c'est une qualification qui me convient. Romantique, hélas dans une époque qui ne l'est plus !