Un poème de rien

Publié le par Pi_ro_94

L’été nous a saisi quasiment par surprise,

C’est l’heure de midi, on préfère être au frais

Dans la maison blondie des rayons que brisent

Un peu les vitres où des arbres s’essaient

Sur le bois du parquet au dessin  de leurs frises

 

Près de la fenêtre il ferait trop chaud aussi

S’en tient-on éloigné dans l’ombre d’une pièce

Que le soleil n’atteindra qu’en fin d’après-midi.

On peut y vaquer, rêver, polir dans la liesse

Un poème de rien caressant l’infini.

 

Car c’est dans le petit, le quotidien qu’il danse,

Dans les gestes banals toujours recommencés

Qu’il vibre et chante avec lassitude ou patience.

Un bouton à recoudre, un met à préparer,

Une lessive à mettre en route, la lance

 

D’une douleur qui vous prend soudain le genou

Et vous rappelle un coup reçu un jour au stade

Alors que vous courriez après un ballon fou

Et puis les souvenirs affluent donnant aubade

Et vous arrêtent un moment qui parait doux.

 

Après les souvenirs c’est le songe qui vient

Et vous entraine ailleurs, vous voilà Shérazade

Contant mille contes au Sultan iranien,

Ou bien emporté par la folle mascarade

Vénitienne vous devenez soudain Titien

 

Se promenant sur le Grand-Canal et pensant

Au tableau qu’il veut peindre avec art d’une dame,

A ce fond sombre sur lequel le doux brillant

Des vêtements, l’or des cheveux et l’œil de flamme

Pourraient saisir d’amour le quidam le voyant.

 

Mais voilà il ne faut pas brûler le rôti

Alors abandonnant le moulin de nos songes

Nous retournons au four, il n’y a pas d’ennui

Dans ces jours lumineux qui lentement s’allongent.

Infiniment l’été rétrécira la nuit.

Publié dans Poésies

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J
Bonjour, on peut très bien se lever tard et écrire sur des images de levers du jour qu'on a en mémoire, le décalage temporel produit aussi d'excellents vers.<br /> (J'écris souvent sur la mer, que je n'ai pu revoir - à mon grand regret - depuis une trop longue décennie.)<br /> Ne change rien à tes habitudes ni à tes envies si tu le peux.<br /> (Je suis un incorrigible lève-tôt...on est tous différents et c'est bien.)
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P
Bonjour, c'est plus un commentaire sur un de mes commentaires que sur mon poème mais content que tu sois venu lire mon poème. Je suis d'accord avec vous : vive la biodiversité !
B
la poésie comble le vide..
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P
Merci de ton passage broutilleb.
S
J'aime beaucoup, entre rêverie et affres du quotidien, ton poème a trouvé l'été..????
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P
Merci Sedna.
J
Bonjour, j'ai lu ton poème trois fois, mon diagnostic est sans appel :<br /> Excellente inspiration du début à la fin.<br /> Je citerais de nombreux vers m'ayant transporté dans cette atmosphère des petits matins d'été, bravo.
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P
En ce moment je ne me lève pas trop au petit matin. Mais peut-être il faudrait que je le fasse.