Expo Hyacinthe Rigaud au château de Versailles (suite 4)

Publié le par Pi_ro_94

Portraits d'esprits :

Rigaud ne peint pas que les aristocrates mais aussi les hommes d'esprits : artistes, magistrats, financiers.

Portrait du sculpteur Martin Van den Bogaert dit Desjardins

C'est un des grands amis du peintre.

Marie Cadenne, femme du sculpteur Desjardins

Un très beau portrait de la femme de son ami. Fille d'un marchand de drap d'or, d'argent et de soie elle a épousé le sculpteur Desjardins en 1683. Ma photo n'en rend qu'imparfaitement compte, notamment du châle en zibeline qu'elle porte sur l'épaule gauche.

Portrait de l'architecte Jules Hardouin-Mansart
Buste du peintre Pierre Mignard par le sculpteur Martin Van den Bogaert dit Desjardins

Le peintre a beaucoup apprécié ce buste qui le montre saisi par l'inspiration mais sans doute moins son portrait par Rigaud qui l' a peint en vieillard au sommet de sa gloire.

Pierre Mignard par Hyacinthe RIgaud

Beaucoup moins romantique en effet mais comme toujours avec Rigaud  les étoffes et leur chatoiement sont superbes. on a quasi le sensation de leur toucher. C'est sans doute pour cela qu''il est surnommé le "Van Dick français".

Portrait présumé de Jean de La Fontaine
Portrait de Jean-Baptiste de Santeuil

Un illustre inconnu pour moi jusqu'à ce que je vois son portrait et que j'aille ensuite voir sur internet qui il était. C'est un poète néo-latin français qui a composé notamment des hymnes religieux :  Hymni Sacri e Novi ont été publiés à Paris en 1689. Né à Dijon en mai 1630, il meut à Dijon au cours d'un voyage en août 1697. Il est d'abord inhumé en l'église Saint Etienne de Dijon puis transporté à Paris au frais de la Maison de condé pour une seconde inhumation en l'abbaye de Saint-Victor. Lors de la Révolution, l'abbaye est détruite et son cadavre déterré et déposé au Collège Charlemagne (aujourd'hui Lycée situé dans le 4ème au cœur du Marais). Enfin sa dépouille st inhumée une dernière fois en l'église Saint Nicolas du Chardonnet dans la voûte de la chapelle Saint-Esprit. Incroyable pérégrination d'un cadavre. Il est l'auteur de la sentence latine suivante : "Castigat ridendo mores" soit "Le rire corrige les coutumes". Devise qu'on retrouve sur le fronton de certains théâtres.

Bernard le Bovier de Fontenelle

Fontenelle est un peu plus connu au moins de nom. Né en février 1657, il meurt en janvier1757 a presque 100 ans. C'est un poète, dramaturge et scientifique français et aussi, homme du monde fréquentant les salons. Il a peu de succès en tant que dramaturge et c'est surtout dans les ouvrages de vulgarisation scientifique qu'il acquière une réputation. Né au milieu du 17ème siècle et mort au milieu du 18ème, il est à la fois classique et moderne. 

Les artistes qu'ils soient écrivains, peintres, sculpteurs ou philosophes sont souvent peints sur des tableaux de petits formats souvent ovales. Ce n'est pas le cas des financiers.

Portrait de Samuel Bernard

Fils de peintre, Samuel Bernard fit fortune dans la banque, le financement des guerres et le commerce outre-mer, finançant parfois la traite négrière. Un personnage donc qui serait aujourd'hui vomit et voué aux gémonies par la culture "woke". Comme il est moins connu que Colbert il ne fait évidemment l'objet d'aucune polémique. Il est peint ici par Rigaud dans un décor artificiel montrant des navires et un globe qui font allusion à ses affaires avec la Compagnie des Indes. Pour ce tableau, l'un des plus grands jamais peint par Rigaud, le peintre reçoit à l'époque (1726) 7200 livres ce qui correspond à plusieurs années de loyer d'une maison parisienne soit environ 112.384 euros d'aujourd'hui. La valeur de la livre pouvait fluctuer considérablement en 1700 sa valeur en euros était de 180797 € et un an avant en 1725 sa valeur en euros de seulement 95997 €.

Gérard Michel de la Jonchère, trésorier de de l'Ordre Royal de Saint-Louis

L'ordre Royal et Militaire de Saint Louis est un ordre honorifique français créé par le roi Louis XIV en 1693 destiné à récompenser les officiers catholiques les plus valeureux ayant servi au moins 10 ans dans les différents régiments des armées du royaume quelque soit leur condition de naissance. Il était donc ouvert à la bourgeoisie militaire en plein développement depuis le milieu du 17ème siècle. D'autres ordres, comme celui du Saint-Esprit, étaient réservés à la noblesse.

Portrait d'un jeune homme inconnu
Toussaint Rose, marquis de Coye

Toussaint Rose et un magistrat français d'abord secrétaire de Mazarin puis de Louis XIV pour lequel il rendit de nombreux services et mission notamment pendant la Fronde. Il fut le Secrétaire de plume du roi pendant 40 ans.

Vous aurez remarqué que beaucoup se font portraiturer avec une perruque. Le 17ème siècle est le grand siècle des perruques en occident. Pour avoir l'air d'un gentilhomme tout le monde se doit d'avoir une perruque ne serait-ce que pour les cérémonies. C'est un signe de distinction. On peut les faire fabriquer avec ses propres cheveux ou bien avec d'autres mais dans ce dernier cas c'est plus cher.

Thomas Alexandre Morant, maître des requêtes

Le titre de maître des requêtes étaient porté en France par les titulaires de certaines hautes fonctions judiciaires et administratives. Sous l'Ancien Régime c'était une charge extrêmement prestigieuse et ce depuis le Moyen-Âge. Elle devint particulièrement onéreuse sous Louis XIV, 200.000 livres en 1710 (3.732.464 € ) Il fallait avoir 6 ans d'exercice dans une Cour Supérieure pour devenir maître des requêtes. Il y en eut jusqu'à 98. Il faut savoir que la vente des charges servaient à renflouer le Trésor Royal, mis à mal par les guerres.

Aujourd'hui les maîtres des requêtes sont des membres du Conseil d'Etat, institution créée par Napoléon Bonaparte en 1799. C'est un grade intermédiaire entre auditeur de 1ère classe et conseiller d'état.

 

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S
très beaux portraits
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