Te voilà revenue
Te voilà revenue, fantôme délicieux.
Est-ce moi qui t’invente ou toi qui t‘invites ?
Dans ce temps du sommeil et du rêve radieux
Tu es là contre moi, fée que le jour délite.
Ces factices baisers que ta bouche délivre
Pourquoi me rendent-ils parfaitement heureux ?
J’y respire l’amour quand s’ouvre son aile ivre
Et grise sous les paupières fermant mes yeux ;
Aucun mot n’en sort mais si doux est ce silence
À mon âme endormie, ce ne peut être vrai.
Ô folie de ce songe, il n’est donc qu’apparence
Ce cadeau de la nuit où l’amour renaissait.
Le tien, le mien, irons-nous l’éveiller un jour,
Aube légère et parfumée et désirante
Qui délivre les cœurs de la plus haute tour
En offrant les je t’aime à nos lèvres aimantes.