Tout l'or des arbres
Se réveiller et croire en ce demi-sommeil
Qui nous ferme les yeux que la nuit et la pluie
Tombent toujours d’un ciel où les rêves s’enfuient
Pourtant vers les oiseaux qui chantent le soleil.
Là, derrière les persiennes, dans le jardin
Ils sont déjà actifs dans ce jour qui s’envole
Et ils s’égosillent à qui mieux mieux sans bémol.
Quel doux jacassement dans ce petit matin.
Non, ce n’est pas la journée d’hier qui revient
Le ciel sera sec, bleu et sans aucun nuage,
Le soleil brillera au-dessus des feuillages
Appelant aux baisers et à l’amour sans frein.
Comme si par magie l’automne n’était plus.
Mais nous sortons du lit et ouvrant la fenêtre,
C’est un air plutôt frais qui soudain nous pénètre
Et nous fait frissonner pareil à des gens nus.
Les arbres ont aussi versé quelque rançon
Au vent nocturne, trésor pauvre et indigne
Dont ce vil brigand n’a pas voulu, trop insigne
Cette monnaie de cuivre pour ses poches sans fond.
Il lui en faudrait plus à ce vaurien gourmand
Aussi a-t-il laissé son butin sur la place,
Sûr il reviendra et sans jamais qu’il se lasse
Il raflera tout l’or des arbres et des amants.