Prix International Arthur Rimbaud 2021 : Remise des Prix (suite 1)

Publié le par Pi_ro_94

Après la catégorie A je vais passer à la catégorie B (forme sonnet thème libre)

Et d'abord le premier prix , attribué à Eliane Esneu-Boutruche pour son poème Le cygne noir.

 

 

Le cygne noir

 

Dès l'aube, au marécage, un ailé vénérable

Avance lentement, glisse dans les roseaux,

En roi victorieux ii s'ébat sur les eaux,

D'où vient ce volatile ? Un être incomparable.

 

Le nouveau clandestin, migrateur honorable

Ou fuyard inconnu dilate ses naseaux ;

Parmi les goélands et les autres oiseaux,

Les colverts, les hérons, c'est lui l’'invulnérable.

 

Et mon cœur s'est épris pour ce noble invité,

Comme lui le poète aime la liberté,

Rêve, en secret, d'amour, de folles aventures.

 

Pour le grand visiteur, le bel h6te d'un soir,

Demain, je franchirai les plus hautes cl6tures

Pour voguer en silence avec le cygne noir.

 

Eliane Esneu Boutruche

 

Et derrière mon sonnet qui figure dans l'anthologie.

 

Dans l'effervescence des saisons

 

Dans l’effervescence des saisons tant de jours

Sont passés sur les toits gris en jetant des larmes

Sur la ville et mon cœur étreint de ce vieux charme

Des tristesses inutiles quand fuit l’amour.

 

Et la belle chanson du printemps étouffé

Par un été brûlant et un profond silence,

Sonne, triste fifre, l’éternelle romance.

Automne te voilà venu pour mesurer

 

À l’aune des vents, des nuages et des pluies

Combien les amours sont faibles et éphémères

Quand baisers puis mots doux et caresses n’essuient

 

Plus la buée des larmes et la douleur amère.

Ô mes rêves et souvenirs abandonnés

Je vous entends tout au fond de mon cœur chanter !

 

Et maintenant le 2ème prix de la catégorie sonnet.

 

Oradour

 

Avec l'ange invalide au milieu du fossé

Qui regarde distrait se poser l'hirondelle

Sur le vitrail tendu sur le ciel bleu, rebelle,

J'attends l'achèvement de ce monde insensé.

 

Mon village en ce jour dans l'Enfer a versé

Recouvert d'un soleil que le temps interpelle

Il respire le noir sous la mousse immortelle

Entre les mots d'errance et le cœur convulsé.

 

Quand l''été reviendra rose pourpre pivoine

Le vent dans sa saison regorgera d'avoine

Par ces rires gamins pleins de mélancolie.

 

Toute chose s'efface à la beauté des fleurs

Et la mémoire, absorbe, amère, la Folie,

Cette lente brûlure allaitant nos douleurs.

 

Christian Boeswilwald

 

 

 

 

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E
Bravo pour ton poème sur les saisons et l'amour ! J'aime bien aussi le 1e poème
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S
des textes très beaux, j'aime surtout le second, les saisons étant un de mes sujets favoris. Oradour, à ne pas oublier pour espérer que ces horreurs ne se reproduisent plus.
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