Prix International Arthur Rimbaud 2021 : Remise des Prix (suite 1)
Après la catégorie A je vais passer à la catégorie B (forme sonnet thème libre)
Et d'abord le premier prix , attribué à Eliane Esneu-Boutruche pour son poème Le cygne noir.
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Le cygne noir
Dès l'aube, au marécage, un ailé vénérable
Avance lentement, glisse dans les roseaux,
En roi victorieux ii s'ébat sur les eaux,
D'où vient ce volatile ? Un être incomparable.
Le nouveau clandestin, migrateur honorable
Ou fuyard inconnu dilate ses naseaux ;
Parmi les goélands et les autres oiseaux,
Les colverts, les hérons, c'est lui l’'invulnérable.
Et mon cœur s'est épris pour ce noble invité,
Comme lui le poète aime la liberté,
Rêve, en secret, d'amour, de folles aventures.
Pour le grand visiteur, le bel h6te d'un soir,
Demain, je franchirai les plus hautes cl6tures
Pour voguer en silence avec le cygne noir.
Eliane Esneu Boutruche
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Et derrière mon sonnet qui figure dans l'anthologie.
Dans l'effervescence des saisons
Dans l’effervescence des saisons tant de jours
Sont passés sur les toits gris en jetant des larmes
Sur la ville et mon cœur étreint de ce vieux charme
Des tristesses inutiles quand fuit l’amour.
Et la belle chanson du printemps étouffé
Par un été brûlant et un profond silence,
Sonne, triste fifre, l’éternelle romance.
Automne te voilà venu pour mesurer
À l’aune des vents, des nuages et des pluies
Combien les amours sont faibles et éphémères
Quand baisers puis mots doux et caresses n’essuient
Plus la buée des larmes et la douleur amère.
Ô mes rêves et souvenirs abandonnés
Je vous entends tout au fond de mon cœur chanter !
Et maintenant le 2ème prix de la catégorie sonnet.
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Oradour
Avec l'ange invalide au milieu du fossé
Qui regarde distrait se poser l'hirondelle
Sur le vitrail tendu sur le ciel bleu, rebelle,
J'attends l'achèvement de ce monde insensé.
Mon village en ce jour dans l'Enfer a versé
Recouvert d'un soleil que le temps interpelle
Il respire le noir sous la mousse immortelle
Entre les mots d'errance et le cœur convulsé.
Quand l''été reviendra rose pourpre pivoine
Le vent dans sa saison regorgera d'avoine
Par ces rires gamins pleins de mélancolie.
Toute chose s'efface à la beauté des fleurs
Et la mémoire, absorbe, amère, la Folie,
Cette lente brûlure allaitant nos douleurs.
Christian Boeswilwald
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