Petite balade à vélo en Normandie (suite 2)
Le second matin de mon séjour, le temps était toujours assez nuageux mais avec des trous dans la couverture où le bleu du ciel apparaissait. Ce ciel mité mais sans pluie et le temps pas trop chaud était assez agréable pour faire du vélo. Là, j'ai pris une route qui part de Cintray et se dirige vers Mandres un autre village de cette région de l'Eure. Route que j'ai dû emprunter déjà plusieurs fois dans mes séjours dans le coin du temps de mes grands-parents et de ma mère mais il y a toujours du nouveau sous le ciel.
Cette photo comparée à la précédente montre bien ce que c'est un ciel variable. On peut y voir aussi un autre empilement de rouleaux de paille. C'est le moyen qui semble le plus courant de conserver la paille plutôt qu'en bottes. Comme c'était plutôt le cas avant et comme vous avez pu le voir dans le premier article sur ce voyage. Comme quoi certaines traditions résistent.
Ce voyage est un peu un pèlerinage sur les routes et les lieux de mon enfance et surtout de mon adolescence et de l'âge adulte. J'arrivais alors le plus souvent de la direction d'où viennent les cyclistes que je croisent. Et en tant d'années et de passages je n'en ai peut-être jamais pris une photo.
Remarquez mon haut front surmonté d'un curieux chignon et d'une épingle avec une tête en forme de coq, mes deux jolis yeux ronds, les sourcils bien droits et très fin en jolies briques roses, la superbe arrête du nez et cette immense bouche par laquelle j'avale tous les fidèles. Bon je n'ai pas de menton et j'ai la tête penchée mais ça c'est de la faute du photographe qui voulût me donner un air mélancolique.
Me voilà redressée je n'ai rien perdu de ma superbe, non ?
En passant devant ce champ je me demandais ce qui pouvait bien y être cultivé. Je me demandais si c'était de la betterave j'ai donc pris une photo rapprochée des plants.
Et le logiciel PictureThis a donné son verdict il s'agirait de choux communs (Brassica oleracea). Sans doute à usage fourrager pour le bétail. Très nutritif mais à user avec précaution car pouvant conduire a des effets secondaires néfastes.
Et voilà l'engin qu'il tire derrière lui. Belle charrue !
Les Barils sont un autre village.
La porte ouverte incitait à y entrer.
Un intérieur d'église très curieux avec des stalles fermées pour les fidèles. Assez jolie dans l'ensemble.
Après cette halte et cette courte visite j'ai repris ma route.
Ce bel arbre serait un févier d'Amérique d'après mon logiciel. Il parait qu'il est utilisé en Europe comme arbre d'ornement dans une version sans épine d'après Wikipédia. L'original américain est plein d'épines pouvant atteindre 8 à 9 cm et couvrir les branches et le tronc.
Il s'agit cette fois de vache laitière de type Prim’Holstein. La vache laitière la plus répandue dans le monde sous diverses appellations. Le nom Prim'Holstein est réservée aux vaches françaises depuis 1990 avant elles se sont d'abord appelées hollandaises pie-noir au moment de leur introduction puis Françaises Frisonne Pie-noir quant par sélection on a obtenu des vaches de type plus mixte (équilibré entre production de lait et de viande), enfin Prim'Holstein quand on a introduit des animaux et semences américaines dans les élevages français pour augmenter à nouveau la productivité laitière (Wikipédia pour en savoir plus).
Le clocher au second plan est celui de l'église de Bourth, un des gros villages de la région avec à peu près tous les commerces de bouche nécessaires. Du temps de mes grand-parents et même après il y avait aussi un hôtel -restaurant et plusieurs boulangeries, épiceries, boucheries et charcuteries. Mais tout cela a fondu au cours des deux dernières décennies. Le train aussi s'y arrêtait ce qu'il ne fait plus.
Un arbre un peu plus attendu en Normandie que le févier américain.
A première vue on dirait des galas.
Il s'agit de l'ancienne maison où habitaient mes grands-parents maternels jusqu'à ce que j'ai l'âge de 8 à 9 ans je crois. Mes grands-parents la louaient. Beaucoup de transformations, notamment ce toit mansardé et la véranda sur le devant mais aussi l'appentis sur le côté qui a été rénové. A l'époque c'était là où mon grand-père rangeait ses outils de jardinages avec une porte en bois. Il y faisait noir comme dans un four et on nous y enfermait quand nous n'avions pas été sages. Il n'y avait pas de confort. On rentrait directement dans la cuisine où du café était tenu au chaud sur la cuisinière à bois quasi en permanence. Le jardin était du côté de l'appentis, la basse-cour de l'autre côté et un poulailler était attenant à la maison. Pour le jardin je ne sais pas mais pour la basse-cour et le poulailler ils ont disparu. Quant à la maison dont on voit le pignon, elle faisait partie du terrain et servait à élever des lapins, a entreposer des sacs de son pour nourrir tous les animaux, coqs, poules, lapins, canards, du cidre y fermentait aussi dans un grand tonneau dans un appentis situé derrière. Peut-être y avait-il encore quelque chose dans cet appentis mais j'ai oublié - des bouteilles probablement et du bois. Derrière la maison il y avait une mare et aussi un verger avec des pommiers. Nous n'y avions pas accès mais mon grand-père je crois lui y avait accès et c'est sans doute avec les pommes de ce verger qu'il faisait son cidre. Aujourd'hui cette maison est devenu indépendante et sert d'habitation pour les hommes pas pour les lapins. Quant à la haie elle était coupé par un petit portail en fer par où on entrait. Alors que maintenant elle est d'un seul tenant et on rentre par un grand portail sur le côté. Les Supplantures sont un hameau assez long en bordure de la forêt de Breteuil. Les drapeaux me font penser que c'est peut être une maison louée à des vacanciers..
La picride fausse épervière est une plante herbacée de la famille des astéracée, c'est une cousine de la marguerite. Elle fleurit de la fin de l'été jusqu'en octobre. Elle élit domicile dans les prés, sur le bord des chemins, les friches. dans les cultures et les pelouses ce qui peut la faire considérer comme une mauvaise. herbe. En littérature elle a trouvé un domicile inattendu dans "Les rêveries d'un promeneur solitaire" de Jean-Jacques Rousseau qui affirme en avoir trouvée à Ménilmontant qui n'était pas encore intégré à Paris. Sa saveur tendant vers le sucré, elle a des usages culinaires.
Fin de ma balade du matin