Ici je dépose la rose...

Publié le par Pi_ro_94

(À Fernand et Marie-Louise Geslin)

 

Tant de tombes meurtries par les jours

En ce petit cimetière normand.

En vain mes pas ont foulé ses allées caillouteuses.

Toutes pierres ici taisaient vos noms.

 

Moi, peut-être le dernier vivant à vous chercher,

J’avais trop attendu depuis ma dernière visite,

Plus rien ici ne parlait de vous, morts lointains.

Ai-je marché sur les débris de votre tombe ?

Sans le savoir, creusant mes souvenirs, 

Me suis-je arrêté un instant où vous reposez

Tous les deux dans le silence et l’oubli ?

 

J’ai eu beau regarder la terre, scruter toutes les tombes,

Me tordre la cheville dans les trous que fomente le temps,

Aucun mort ici semblait se rappeler de vous.

Pauvre pépé, pauvre mémé, j’ai dû pousser et refermer

La petite porte en fer sans vous avoir trouvés.

 

Mon vélo attendait sagement posé contre le muret,

Le ciel immense feutré de gris, les blés coupés,

Les églises aux toits gris et pointus,

Les villages endormis,

Les bois et les forêts aux lisières fleuries

M’appelaient, bien vivants.

 

Ici je dépose la rose que je n'ai pu

Mettre sur votre tombe disparue.

 

Publié dans Poésies

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E
Bonjour Piro. C'est un joli poème qui me parle
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P
Merci d'apprécier. Un peu triste sans doute mais une vérité universelle.
S
un texte fort touchant et nostalgique... des mots lourds d'absence
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P
Tristesse plus que nostalgie.
B
des vies passées trop vites.. j'admire vos balades en vélo
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P
Ce ne sont pas les vies qui passent trop vite, c'est le temps.
R
Bonsoir Piro<br /> Beau poème, ta balade t'a conduit au cimetière ? <br /> pendant que ton vélo t'attendait !!<br /> Bonne semaine, bises
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P
La balade date de l'année dernière et le vélo je l'avais posé le log du muret du cimetière. C'est là effectivement qu'il m(attendait