EXPO AKSELI GALLEN-KALLELA - MYTHE ET NATURE (SUITE 3)

Publié le par Pi_ro_94

Les paysages de silence 
Ombres bleues sur la glace / Lac de Ruovesi en hiver (1916)

Gallen-Kallela peint ce tableau à son retour en Finlande après 15 ans passé à Paris et dans de nombreux voyages en Europe et ailleurs. Les ombres bleues dynamisent la composition de ce tableau d'un lac gelé tout plat et fait comme un contrepoint aux montagnes de l'arrière plan. C'est un paysage de silence mais aussi de solitude. Solitude soulignée sur la droite par le sapin qui se dresse bien droit. On en voit ni le pied, ni la cime et le regard descend et monte le long de cette ligne verticale  pour tenter d'appréhender et deviner le ciel et la pente.

Je n'ai pas le titre de ce tableau mais je trouve qu'il incite à la contemplation car on à le désir que ce paysage reste immaculé tellement il est beau. Là encore on a les ombres qui dynamisent la scène.

Forêt en hiver

Remarquez le traitement lisse  et mat de la neige par rapport à l'air ambiant qui semble à la fois plus épais et plus lumineux. Cela donne une certaine fragilité à cette neige à la fois légère, enveloppante, figée et fondante.

Paysage d'hiver
Automne (étude pour le mausolée de Sigrid Juselius - 1902)

Ici on a les croix dressées qui jouent un peu le rôle des ombres portées dans les autres tableaux. L'atmosphère ici est très symboliste. C'est aussi un tableau qui invite à la méditation. Cette œuvre me fait un peu penser à Klimt, le peintre viennois du mouvement de la Sécession. On sait que Gallen-Kallela a exposé ses toiles à la Sécession de Vienne entre 1901 et 1904, impressionnant les collectionneurs.

Les skieurs, Akseli et Jorma Gallen-Kallela

Lorsqu'il expose au Salon d'Automne en 1908, Gallen Kallela s'aperçoit qu'il est resté trop longtemps coupé de la scène parisienne où il y découvre le fauvisme. Il s'y installe et c'est à cette époque qu'il peint ce tableau aux couleur vives le représentant en train de skier avec son fils. Comme une réponse au fauvisme et à l'expressionisme allemand dont il a fréquenté les protagonistes à Berlin. Le mouvement et la vitesse des skieurs, leur énergie sont très  bien rendu dans l'immobilité du paysage.

Vision de février (1905)

Dans ce paysage, les skieurs se confondent avec lui, devenant presque invisibles.

Rochers enneigés
Vuokati

Gallen-Kallela c'est vraiment fait une spécialité des paysages finlandais qu'il traite de manière assez naturaliste mais il arrive à les sublimer par le traitement des reflets et des nuages.

Nuages formant des tours (1904)

Après une longue période consacrée à la décoration murale du mausolée de Sigrid Juselius, Gallen-Kallela éprouve le besoin de se confronter de nouveau à la nature. Ce tableau a été peint depuis une barque. Ce qui est très curieux c'est cette ile très sombre posée sur le lac tout aussi lumineux que le ciel qui s'y reflète. Mais si elle n'était pas là je crois qu'on aimerait moins le tableau. Le peintre aurait très bien pu la peindre dans les tons des collines à l'arrière plan mais cela n'aurait pas collé, l'œil aurait été trop ébloui.

Lac Ketele (1905)

Un tableau à la ligne d'horizon située très haut sur la toile, comme souvent chez Gallen-Kallela.  En dehors de cela la composition est assez semblable à la toile précédente sauf qu'on ne voit le ciel quasiment exclusivement  que dans les reflets du lac, coupé par le obliques et les horizontales  des eaux encore superficiellement gelées qui s'opposent au reflets verticaux des sapins et des nuages. On remarque que l'île se détache de manière un peu plus lumineuse sur le trait sombre des collines de l'arrière plan contrairement à la précédente toile, cela donne une idée de profondeur à la manière des estampes japonaises, très à la mode en occident à cette époque.

Paysage sauvage du lac (1882)
Nuit de printemps (1914)

Est-ce le soleil ou a lune qui se reflète dans eaux. En tout cas la nuit semble très claire. Les arbres qui se dressent sur la droite repousse le regard vers le centre et les eaux du lac où se reflète le paysage. C'est l'époque ou l'abstraction commence à émerger en Europe mais Callen-Kallela reste attacher à la représentation concrète de la nature.

Nuages d'orage à l'horizon (1897)

J'aurais pu présenter ces œuvres de manière chronologique mais j'ai au fond plutôt suivi la logique dans laquelle elles étaient présentées par l'exposition. 

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
G
Oh, j'ai zappé l'expo de ce grand talent!!!! Bravo et merci pour ton ressenti sous chaque tableau que tu nous montres!!! Seul bémol, les photos un peu grandes sont floues!! Dommage!!! Bisous Fan
Répondre
P
Vous êtes bien le seul à me dire que les photos sont floues. Vous pouvez réparer puisque j'ai fait cinq articles sur cette exposition.
S
J'aime beaucoup cette série à la différence de la première. Sérénité, contemplation comme tu le cités, je découvre et j'apprécie ces œuvres differentes
Répondre
P
Je pensais avoir répondu à ce commentaire. Je suis content que tu finisse par apprécier ces superbes paysages.
E
Merci pour la découverte des oeuvres de cet artiste. Ses paysages sont magnifiques. .Il rend parfaitement la luminosité et la douceur de la neige.
Répondre
P
Oui, personnellement je les trouve extraordinaires