EXPO AKSELI GALLEN-KALLELA - MYTHE ET NATURE (SUITE)
Gallén-Kallena s'est aussi intéressé au traditions rurales et aux arts décoratifs. Il a notamment peint des modèles pour renouveler et moderniser l'esthétique des tapis Ryijy. Tapis traditionnels en laine tissés en points noués qui servent à décorer les murs des maisons et à les réchauffer. Inspirés de la nature mais simplifiés et stylisés come le modèle ci dessous peint en 1902 à l'aquarelle inspiré par les fougères et leurs spores.
Je rappelle ou informe mes visiteurs que Kalela est la maison que le peintre a conçue et construite à 200 kilomètres au Nord d'Helsinki. Il se serait inspiré de maisons qu'il avait vues lors de ses voyages en Carélie finlandaise.
Sigrid Juselius était la fille d'un d'un industriel prospère de Pori, la ville natale de Gallén-Kallela. Morte prématurément à onze ans de la tuberculose, son père commande la construction d'un mausolée et fait appel à Gallén-Kallela pour peindre les 8 fresques de la chapelle octogonale qui suit l'entrée du mausolée décoré par un autre peintre. Malheureusement en raison du matériau utilisé pour la construction, le grès, les fresques sont rapidement abîmées par l'humidité, ce malgré l'ajout d'aération, de plus un incendie ravage le monument en 1931 alors que le père est décédé l'année précédente. C'est la Fondation Sigrid Juselius qui doit s'occuper des réparations mais les fresques originales ont été complètement détruites. Elles seront finalement repeintes par le propre fils de Gallén-Kallela d'après les dessins et études réalisées par son père.
Cette commande rentrait en résonnance avec la mort de la fille ainée du peintre à peu près à la même époque. C'est ce cette époque que date les gravures en couleurs (les premières qu'il fait) dites de la jeune fille et la mort. La jeune fille étant représentée symboliquement par une fleur et la mort par une tête de squelette et sa main tenant une fleur.
Hélas ! La mort la tient ma petite fleur
La tant aimée, la tant jolie, œil de l'âme
Et doux soleil apprivoisant mon cœur.
Etoiles gravez pour elle un épigramme
Dans le ciel noir de l'île de Tuonela*
Pour lui conter mes pleurs et tristes larmes.
Ô toi qui a quitté pour toujours mes bras,
Ma tant jolie, ma tant aimée, cette tombe
Au fond m'a rapproché de toi. Tu vivras
Dans mes rêves où tes sourires abondent,
Mon cœur est ta maison plus que Tuonela,
Je t'y garde dans ma tristesse profonde.
Le printemps commençait la série des fresques décorant la chapelle funéraire du mausolée. Ce tableau est une étude pour cette fresque du printemps. On y retrouve la symbolique de la fleur coupée qu'Anna Slöör tient à la main et le parallèle fait entre la nature et le cycle de la vie.
* l'Ile des morts dans la mythologie finlandaise