EXPO AKSELI GALLEN-KALLELA - MYTHE ET NATURE
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L'exposition s'est terminée le 25 juillet 2022. Sans doute pour les spécialistes de l'art Akseli Gallen-Kallela (de son vrai nom Axel Waldemar Gallén) était-il connu. Personnellement je ne l'étais pas avant de découvrir sue le FB d'une amie quelques photos de l'exposition organisée à Paris par le Musée Jacquemart André.
Akseli Gallén-Kallela, son nom d'artiste qu'il a adopté car il avait une sonorité plus finnoise, est né en 1865 à Pori en Finlande dans une famille suédophone et mort à Stockholm en 1932. Il est le 3ème enfant du second mariage de son père avec Anna Mathilda Wahlroos (il a douze frères et sœurs).
En 1876, à 11 ans, il est envoyé avec son frère ainé et son frère cadet au lycée suédois normal d'Helsinki où il ne se plait pas, les cours de latin et de religion l'ennuient, en revanche il se passionne pour les exercices de dessin.
Dès 1878, il commence, après le lycée, à fréquenter l'école de dessin de l'Académie des beaux-Arts d'Helsinki. Son père meut à l'automne 1879 et il fait un premier voyage l'année suivante à l'extérieur du Grand Duché de Finlande (rattaché à la Russie Tsariste depuis 1809, on dirait aujourd'hui que c'en est une région autonome)à Tallinn (Estonie).
En 1881, il quitte le lycée et s'inscrit au cours de dessin de l'association artistique de Finlande. Dans le même temps pour financer sa formation, sa famille ayant des difficultés économiques depuis la mort de son père, il fait des agrandissement pour une librairie et illustre des livres pour une maison d'édition. En 1884, il part poursuivre sa formation à Paris à l'Académie Julian puis s'inscrit à l'atelier de Fernand Cormon. Son guide dans ce milieu artistique parisien est son ainé et compatriote Albert Edelfelt qui encourage avec bienveillance sa jeune ambition. Il y reste jusqu'en 1889. Date à laquelle il participe à l'Exposition Universelle de 1889 avec des œuvres représentant les paysans finlandais alors que son intention première était d'y présenter la Légende d'Aïno, un épisode du Kalevala, l'épopée mythique finlandaise à laquelle il a travaillé tout l'été 1888.
Sa peinture peut être rattachée à différents courants artistiques de son époque : le romantisme national, le réalisme, le naturalisme et le symbolisme notamment.
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La légende d'Aïno raconte l'histoire d'une jeune fille qui à la suite d'un concours de chant entre son frère et le vieux barde Vãinämöinem, perdu par le premier est promise en mariage au vieil homme. Celle-ci préfère s'enfuir et se noyer. Un jour le vieillard la repêche transformée en poisson, elle se retransforme en femme, nargue le vieillard et lui échappe à nouveau. Le peintre traite le paysage et les figures de manière naturaliste mais il y a aussi une atmosphère romantique.
Cette œuvre à un succès retentissant en Finlande et le Sénat finlandais lui en commande une nouvelle version à son retour au pays. Il vient de se marier et cette commande lui permet de voyager en Carélie avec son épouse Mary Slöör, sur les traces des sites originels du Kalevala.
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Gallén-Kallela a inscrit des Svastika sur le cadre de son tableau. Bien que de sinistre mémoire par son usage par le régime nazie, il n'avait pas cette connotation sinistre au moment où le peintre l'emploie. C'est un symbole très ancien quasi universel, utilisé par de nombreuses civilisations dans presque toutes les régions du monde. Dans le contexte scandinave il fait référence à la mythologie nordique, au marteau du Dieu Thor et au cycle et à l'énergie solaire. Vous remarquerez que les Svastika tournent tantôt à droite et tantôt à gauche. Difficile d''y voir une intentionalité autre qu'esthétique de la part du peintre. Le mot Svastika vient du sanscrit et signifie "ce qui est bien", indépendamment du sens dans lequel il tourne mais il y a des nuances suivant les différent systèmes religieux ou spirituels qui l'ont utilisé.
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Le nom donné au tableau par le peintre crée un lien entre la figure du jeune garçon qui observe secrètement des jeunes filles se baignant et la figure mythologique du faune toujours à la poursuite de jeunes nymphes. Nous sommes nous mêmes placés dans la situation de voyeur regardant la scène comme le peintre : "Eh! on se rince l'œil." Ce tableau illustre le synthétisme auquel est arrivé Gallén-Kallela. Le synthétisme a notamment était illustré par les peintres de l'école de Pont-Aven dont le plus célèbre reste Paul Gauguin. Le synthétisme consiste a rassembler dans un ensemble harmonieux l'apparence extérieure des formes naturelles, le sentiment de l'artiste sur son sujet et la pureté esthétique de la ligne, de la couleur et de la forme. Il a été défini par Maurice Denis de la façon suivante : "Avant d'être un cheval de bataille ou une femme dénudée, une image est avant tout une surface plane recouverte de couleurs en un certain ordre assemblées."
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Il finit après avoir sillonné la Carélie et la Laponie par se fixer dans une autre région situé à 200 kilomètres au Nord d'Helsinki. Région isolée et difficile d'accès près du la lac de Ruovesi où il peut trouver la tranquillité qu'il recherche. Il y construit sa maison et son atelier qu'il baptise Kalela. Plus qu'un simple projet d'habitation, c'est d'une œuvre d'art total qu'il s'agit. Gallen-Kallela oscillera toute sa vie entre son besoin de solitude et son désir de partager ses expériences. Kalela devient donc un lieu d'échanges artistiques mais aussi un lieu d'isolement et de méditation. La construction de Kalela correspond à la mort de sa fille ainée Marjata qu'il illustra par des gravures.
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Ici il se représente fumant tranquillement la pipe et contemplant le paysage autour de sa maison.
A suibre..