De Bois-le-Roi à Fontainebleau à travers la forêt.
C'est presque un rituel automnal, aller nous balader en forêt de Fontainebleau. Je vous ai déjà souvent partagé ces balades. Mais la nature est toujours différente et on prend plaisir à les refaire. Là nous cherchions à retrouver les traces de nos anciennes balades que nous faisions presque les yeux fermés et que nous avions perdues. Nous nous y sommes pas tout à fait arriver mais seulement en grande partie.
Cette année l'automne est encore très terrienne et se montre dans les fougères et les champignons plus que dans les arbres.
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Quand on vient de Bois-Le-Roi presque en droite ligne depuis la gare on tombe sur ce site qu'on peut contourner ou traverser de différentes manières. C'est là que régulièrement ces dernières années nous nous perdions après y avoir fait une halte, ne prenant plus jamais le chemin dont nous avions pris l'habitude. Et là encore nous nous sommes trompés mais de manière différente en sortant très vite de ces rochers alors qu'avant nous y errions longtemps et plutôt que d'arriver à gauche du GR1 nous sommes arrivés très à droite, près d'un parking où les gens qui viennent en voiture peuvent la laisser mais avec l'obligation d'y revenir alors que nous, mon copain et moi, nous pouvons reprendre le train à Fontainebleau. Avec la carte que chacun de nous avait emportée, nous avons très vite compris que nous devions prendre le chemin à droite, puis tourner plus loin encore à droite, donc la "route de la Table du Roi" puis celle du "Laisser-courre".
Avant d'être une forêt domaniale, la forêt de Fontainebleau était une forêt royale, réservée au plaisir de la chasse à courre. C'est la raison de nombreuses appellations de chemins forestiers en des termes de vénerie. Le laisser-courre est l'endroit où on détache les chiens pour les laisser courre après la bête choisie. C'est pourquoi on appelle ces chiens, chiens courrants et non chiens courants.
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Vous pouvez voir que les arbres arrivent à pousser même au sommet d'un rocher. Là, visiblement l'un deux semble mort mais à côté en pousse un autre aux feuilles arborant une couleur quasi printanière. C'était ce lieu exact que nous cherchions ainsi que le chemin qui y conduit. Nous étions de nouveau en terrain connu. Sur ce chemin nous avions fait une courte halte à un carrefour où se trouve un banc. Il y avait là une bonne dizaine de chiens qui devaient être attelés à un traineau pour une balade à travers la forêt. Flairant le repas que nous avions emporté, quelques-uns sont venus flairer nos sacs. Ils étaient bien dressés car quand leur maître les appelaient ils repartaient mais dès que le maître tournait le dos, ils revenaient flairer la bonne aubaine. Ils ont eu de notre part force caresses mais pas de friandise. Ils avaient d'ailleurs eu droit à leurs gamelles qui trainaient encore sur le sol près des rênes. Nous sommes partis avant que les chiens soient attelés.
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Ce nom de Piaf n' a rien à voir avec la chanteuse Edith Piaf ni avec le nom populaire du moineau. Il s'agirait d'un certain Monsieur Piaf, garde général des forêts que certaines personnes trouvaient trop dur dans son service et qui pour se venger, l'auraient un jour balancer dans la mare. Elle aurait gardé ce nom depuis. Légende ou vérité ?
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Là nous somme un heure après. Nous sommes passés entre le rocher Saint Germain et l'hippodrome de la Sole et nous sommes sur le chemin nord du rocher Cassepot que nous avons pris à son début alors qu'on aurait dû le prendre plus loin et continuer plus longtemps sur la route droite et sans dénivelé que nous suivions. Nous nous sommes aperçus trop tard de notre erreur. C'était un chemin tortueux qui tournait dans tous les sens, montait, redescendait, il fallait vraiment faire attention aux marques bleues pour ne pas s'égarer. Je prenais des photos et mon copain filait devant, nous avions donc le même sentiment sans pouvoir nous le communiquer.
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Il y avait de magnifiques rochers, la pente était moins abrupte que celle habituellement empruntée mais se tortillait tellement qu'il nous semblait ne pas avancer vers notre but, un point d'observation avec une table d'orientation où nous avions l'habitude de faire notre avant dernière pose.
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Nous avons finis par entendre un bruit de circulation sur la droite, mon copain avait presque l'envie de couper mais ils semblait bien au bruit qui se rapprochait que le chemin nous y conduisait.
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Après avoir traversé la route puis repris un chemin qui semblait d'après la carte aller droit sur Avon et la gare de Fontainebleau-Avon nous avons quand même voulu rejoindre la Tour Denecourt, alors on a pris un chemin sur la droite qui descendait, en pensant qu'il allait remonter mais comme il ne remontait pas nous avons en tenant compte de l'heure qui avançait rebrousser chemin et c'est là que nous avons trouvé par sérendipité un chemin vers la tour. Nous avons fait une petite halte sur un banc qui se trouve au pied, sans monter à la tour où se trouve une table des panneaux d'orientation. Des jeunes y écoutaient de la musique tout en riant et blaguant, nous voyions surtout les filles adossées à la rambarde en pierre nous tournant plutôt le dos. C'est elles aussi que nous entendions le plus, la voix plus grave des garçons s'entendait moins mais de temps en temps l'un d'eux apparaissait au-dessus de la margelle de la tour.
De nouveau en terrain connu nous avons poursuivi le chemin jusqu'à la gare ou nous sommes arrivés environ vingt minutes avant notre train pour le retour sur Paris et la gare de Lyon. Nous n'avion pas vraiment le temps de prendre un café au bar situé près de la gare.
Et pour conclure voici un poème inspiré par cette balade.
Un été doux gambade encore dans le ciel
Et les arbres dans la forêt montant leur cimes
Jusqu’à lui chantent pour retenir le soleil
Qui, sous le voile très fin d’un nuage abime
Lentement l’émeraude de leur coiffure.
L’automne intimidé reste au fond des fissures.
Il s’installe en rampant sur le sol, brunissant
Les fougères, soufflant ses vents frais et humides
Sur les nuits et les aubes, avançant d’un pas lent,
Murissant champignons flamboyants ou livides.
Jaunes, rouge vifs, bruns, blancs crémeux, ils poussent
Partout aux pieds des troncs, en compagnie des mousses.
Petits, gros, fins ou trapus, semblant naître de rien,
Sous leur chapeaux pointus, plats, ronds ou bien coniques
Les voilà devenu rois de l’automne enfin
Puisque le doux raisin quitte, mélancolique,
La scène avec regret, en nous laissant le vin.