Nocturne parisien
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La pluie avait cessé de battre la ville,
Dans le ciel l’océan des nuages encerclait
Des plages d’or pâle, tournant autour d’une île,
Éclaircie aux couleurs éteintes qui gagnait
Peu à peu, élargie par un vent plus tranquille
Et plus doux dans le jour qui, sans entrain, mourrait ;
J’avançais vers Paris ; l’ombre, rendu mobile
Par les phares puissants des autos s’écartait,
Puis, revenant habiter la rue silencieuse
Que sous un masque un lampadaire éclairait mal,
Menait tranquillement fantômes d’arbres au bal.
Arrivé dans Paris, une lune pleine et joueuse
M’accueillit ; elle aussi dansait dans les nuages
Qu’elle semblait trainés pareils à des bagages.
Eux, devenus plus clairs, dans la nuit cajoleuse
Gambadaient élégants, légers et vaporeux
Et suivant sa traine en doux captifs amoureux.