Pensées d'automne
La saison lentement s’avance vers l’hiver.
Des arbres dépouillés de leurs feuilles, tristes,
Griffent l’air et le ciel où les feux alchimistes
D’un pâle et gris soleil les livrent au froid amer.
D’autres à côté d’eux, tout couronnés de vert
Et d’or, marbrés de pourpres osent vivre et résistent
Au vents voulant scalper leurs crêtes anarchistes.
Beaux platanes debout dans la tempête et fier,
Habillant l‘avenue d’une étole arlequine,
J’aime vous voir lever vos têtes sous la bruine ;
Ces larmes étouffées sont celles de mon cœur.
Je les laisse tomber sur vous pour qu’elles apaisent
À la fois les douleurs qui vous guettent et le malheur
Des hommes que la mort recouvre, hélas, de braises.