Et le chien s'en va devant
Calme sous un ciel sombre
Le canal suit son cours
Sur le chemin point d'ombre
Pour égayer le jour.
Une fine bruine tombe
Les roseaux s'agitent au vent
Et bruissent comme des rhombes
Et le chien s'en va devant,
Indifférent à la pluie
Qui mouille son dos luisant,
Humant partout, plein de vie
De souplesse et d’allant.
Il m’attend quand derrière lui
Pour prendre des photos je traîne.
Quand il repart je le suis ;
Tous deux libres et sans chaîne.
À son désir, soudain grimpant
Un talus vert et humide,
Il disparait, truffe au vent,
Dans les cannes telle une sylphide.
Me voilà seul à poursuivre
Le chemin et, si je sais
Où moi je vais l’âme ivre,
Lui, sais-je où il courait ?