Voix nocturnes
Côté cour la ville semble dormir.
Le silence y règne à la fois sur terre
Et dans le ciel, seule la lumière
Qui vient de chez-moi éclaire le mur
Aveugle où l’ombre du garde-corps erre.
Sur la rue la ville au contraire parle,
Feutrées par la nuit, des voix s’élèvent
Depuis des fenêtres grand ouvertes
Et puis il y a ces nuages qui ourlent
Le ciel, le frisson d’une brise légère.
Moi je suis là pour fermer les persiennes
Mais j’écoute et regarde tout cela
Et aussi plus obscure la rumeur lointaine
Du périphérique qui ne dort pas
Enserrant Paris où coule la Seine.
Emportera-t-elle cette rumeur,
Ces voix et d’autres prises au passage
Jusqu’à la mer, jusqu’au sable des plages
Ou les enfouira-t-elle en sa profondeur
Gardant secrets ces vies et ces messages ?