Balade à Clécy au cœur de la Suisse Normande (suite 2)
L'intérieur de l'église Saint-Pierre de Clécy
En dehors de la tour-clocher qui date du 15ème le reste de l'église a été remanié et agrandi au milieu du 19ème siècle sous l'impulsion du curé de l'époque, l'abbé Beaudron.
Ce vitrail est très coloré et très chatoyant avec nombreux petits morceau de verres juxtaposés. Il est assez difficile de lire les scènes qui sont représentées mais j'ai pu faire quelques conjonctures.
Il s'agit du bas du vitrail. A gauche, en partant du bas il y a un agneau Puis la scène au dessus représente le baptême du Christ par Saint-Jean Baptiste. Sur le panneau central il semble que cela soit deux rois qui sont représentés entourés de deux personnages. Quant au panneau de droite Il y a d'abord un parchemin avec une plume qui pourrait symboliser les Ecritures. Au-dessus une scène avec 7 personnages dont tous semblent avoir une auréole sauf un. Le personnage central qui a une toge blanche doit être le Christ.
Je pense que le personnage assis sur une chaise à gauche avec une tunique verte et ne portant pas d'auréole est Juda. Cela pourrait être la Cène sauf qu'il n'y a que 6 apôtres mais c'était difficile de représenter les 12. Au dessus on a un aigle.. Est-ce l'aigle de Saint-Jean l'évangéliste ?
Le haut du vitrail à gauche montre une colombe qui représente le Saint-Esprit, la troisième personne de la Trinité et à droite un ciboire symbole de l'Eucharistie.
Sur le panneau de gauche on a une scène de martyre par décapitation. Dans la Rome antique la décapitation était réservée aux citoyens romains. Il y a eu beaucoup de martyrs chrétiens décapités difficile donc de se prononcer sur l'un d'entre eux. Peut-être s'agit-il de Saint-Paul, le plus célèbre d'entre eux mort à Rome décapité près de la porte d'Ostie selon la tradition entre 65 et 67 sous le règne de Néron. Mais aucun document historique n'atteste de cette décapitation à Rome. Certains ont même prétendu qu'il était mort à Philippes en Macédoine (Grèce aujourd'hui) où plus loin encore en Asie. C'est la tradition de sa mort à Rome qui s'est imposée. Par contre la tradition qui faisait mourir Saint-Pierre à Rome par crucifixion à peu près au même moment entre 64 et 67, elle a été confirmée par des des fouilles dans la nécropole du Vatican. Rappelons que 64 est l'année du Grand Incendie de Rome, attribuée immédiatement à l'empereur Néron par la rumeur. Pour ce débarrasser de cette rumeur infamante, Néron décida d'en rendre responsable les chrétiens qui voyant dans l'incendie, le signe de la fin du monde annoncée par Jésus, se répandaient dans la ville demandant aux Romains païens de se convertir, encourant le crime de prosélytisme. Condamné comme incendiaire, ils subirent une peine réflexive en étant brûlés vifs.
Sur le côté droit du haut du vitrail on a une autre scène de martyre. Là , il s'agit d'un homme debout dans une marmite d'eau qu'on est en train de faire bouillir. À sa gauche on voit un homme avec une fourche qui alimente le feu. Devant lui un homme à genoux l'attise avec un soufflet. Au dessus de cet homme trois hommes assistent à la scène dont un avec une cape rouge tenu par une épingle qui représente soit un général, soit l'empereur lui-même. Quel est ce martyr ? Très probablement Saint-Jean l'Évangéliste qui subit ce martyre. Cela justifierait d'ailleurs la présence de l'aigle dans l'image en dessous.
Quant au panneau central :
Sur l'image du haut on voit trois personnages munis d'une auréole. Le personnage central en rouge est assis il montre de sa main gauche un livre ouvert et de sa droite il fait un signe de paix. Je pense qu'il s'agit du Christ. Concernant les deux saints qui l'entourent, celui à sa gauche est Saint-Paul, on le reconnait à l'épée qu'il tient mais pour celui à sa droite c'est plus difficile ; Saint-Jean serait logique mais on ne voit pas l'aigle à ses pieds. Mais cela pourrait être aussi Saint-Pierre à qui l'église est consacrée. Donc ?
L'image du bas est encore plus mystérieuse. Personnellement je pense que le personnage assis portant un vêtement vert montrant de sa main droite une fleur de lys, symbole du Royaume de France est la Vierge. Pourquoi ? 1) son visage semble imberbe, 2) la robe verte de la couleur complémentaire de celle du Christ situé au dessus 3) on sait que le roi Louis XIII a consacré sa personne, son royaume de France et ses habitants à la Vierge. C'était le 10 février 1638. Donc ce morceau de vitrail fait référence à cet évènement et le commémore.
L'image n'est pas net car je l'ai prise sans flash et j'ai même du la retoucher car elle était trop sombre.
Après cela j'ai pris encore quelques photos des chapelles latérales.
Là on est devant la commémoration d'un évènement de l'époque du remaniement et agrandissement de l'église. Les nombreuses apparitions ç Lourdes aux seuls yeux de Bernadette Soubirous d'une jeune fille se prétendant l'Immaculée Conception. Apparitions qui déclenchèrent une tempête médiatique entre les tenants et les opposants de la véracité des apparitions. On est dans les débuts du Second Empire.
Le symbole est assez clair, ce me semble. Il s'agit de l'Eglise protégeant et nourrissant ses enfants, les Chrétiens.
La scène se passe devant les onze autres apôtres y compris Juda à gauche qui semble protester.