Adam et Ève au Paradis
Adam et Ève s’ennuyait au Paradis
Le Serpent n’était pas encor sorti du fleuve,
Ataraxie profonde, envie que tout se meuve
C’était là leur vie du dimanche au samedi,
Quand soudain surgissant des flots l’Ange Maudit,
À l’arbre s’enroula et les mit à l’épreuve
Sans qu’immédiatement leur âme s’en émeuve,
Trop pleine de bonheur passif et d’interdits.
Peu à peu cependant son langage subtile
Infusa lentement leur esprit immobile,
Ève fut la première à s’arracher des doux
Songes et oubliant la Parole Divine
Elle écouta les mots de la bête olivine
Exaltant ses désirs au milieu des froufrous
Des feuilles qui bruissaient au creux de son oreille.
Tout cela lui semblait adapté à merveille.
« Que voilà chose sage ajustée à mes goûts ! »