Bref séjour à Saumur

Publié le 8 octobre 2024 par Pi_ro_94

Je suis parti 4 jours à Saumur la semaine dernière. J'avais vu qu'il y avait une fenêtre météo pas trop dégueu par rapport à ce qui arrivait après. En fait cela fut assez gris sauf le vendredi et la demi-journée de samedi jour de mon retour à mes pénates. En tout cas pas de pluie.

La Loire à Saumur possède deux bras. L'un est quasiment à sec et l'autre c'est celui que vous voyez ci-dessus. . Le centre ville est sur la rive gauche et la gare sur la rive droite. J'ai donc dû traverser les deux bras en vélo par deux ponts pour me rendre au centre-ville où j'avais loué un appartement.

L'Hôtel de Ville, la tour clocher d'une église et le Château de Saumur

Ce que j'ai vu en traversant le pont à mon arrivée même si j'a pris cette photo un peu plus tard en me baladant à pied.

Vue d'une des façades du théâtre du Dôme

Cette façade possèdent des colonnes de style corinthien c'est à dire avec des chapiteaux à décor en feuilles d'acanthe.

Le théâtre du Dôme de Saumur fait aussi office d'opéra. Cela explique les noms que vous voyez inscrits entre les chapiteaux. Des noms de musiciens que je ne connaissais pas sauf pour le troisième à cause de la station du métro parisien. Il s'agit de Boieldieu, Grétry et Auber.

Boieldieu est né en 1775à Rouen sous l'ancien régime, il fait ses débuts pendant la Terreur, devint célèbre sous le consulat et l'Empire et fut honoré par les Bourbons lors de la Restauration puis ruiné par la Révolution de Juillet. Plusieurs de ces opéras connurent un immense succès. Ce fut le cas de "Zoraime et Zulmare" donné en 1797 à la salle Favart. Berlioz jugeait que sa musique était d'une "élégance parisienne du bon goût qui plait.". C'est en 1825 qu'il publie son chef-d'œuvre, La Dame Blanche basée sur deux romans de Walter Scott, Le monastère et Guy de Mannering. Publié en 1829, l'opéra Les Deux Nuits, bien qu'admiré par Wagner qui en loua la vivacité et la grâce naturelle propre à l'esprit français; fut par contre un échec plus en fonction du livret, c'est à dire de l'intrigue que de la partition musicale. Cette déception favorisa probablement la maladie pulmonaire dont il avait contracté les germes en Russie. Il était le fils spirituel de Grétry et collabora avec Auber, Cherubini et d'autres pour son dernier opéra. Fils spirituel de Grétry il collabora avec Auber, Cherubini et d'autres pour son dernier opéra.

Grétry est un musicien liégeois puis français né en 1741 à Liège et mort en 1813 à Montmorency dans l'ancienne propriété de Jean-Jacques Rousseau . Il a lui aussi écrit de nombreux opéras comiques dont le Huron qui connait un grand succès et lui permet de devenir directeur de la musique de Marie-Antoinette. Après la Révolution il est protégé par Napoléon qui le fait chevalier de la Légion d'Honneur. Un de ses airs, composé pour La Caravane du Caire, La victoire est à nous, devient l'un des chants militaires les plus prisés de La Grande Armée. l est notamment entonné par les soldats lors de leur entrée dans Moscou en 1812. Les pauvres, ils ne savaient pas ce qui les attendait.

Auber (Daniel François Esprit) né en 1782 à Caen dans une famille d'artistes proche de la royauté, grand-père peintre du roi Louis XVI et père officier des Chasses du roi, est initié à la musique et y prend goût après la Révolution quand sa famille s'est installée à Paris. Il est d'abord un musicien amateur et dilettante préférant la belle vie des salons mais à la mort de son père et le commerce de celui-ci ruiné il est obligé de penser à son avenir et aux moyens financiers de vivre et de subvenir aux besoins de sa mère et de son jeune frère dont il est déclaré soutien de famille. On est en 1819 et il a 37 ans et devient un musicien professionnel et compositeur prolifique, composant en moyenne une œuvre lyrique par an. Sa rencontre avec Rossini a failli lui faire renoncer à composer : " À quoi bon faire de la musique si on n'en sait pas faire comme Rossini" mais il se reprend, écoute la musique de Rossini, l'assimile et la digère et change sa manière qui devient libre, élégante, décidée et pleine d'entrain. On dira de lui qu'il fait danser les chaises. Rossini, lui rendra son compliment : " Auber fait de la petite musique; mais il la fait en grand musicien.". C'est avec Le Maçon, un opéra comique, qu'il aura son premier grand succès, il sera joué 525 fois en 1825 et 1896 à l'Opéra Comique. L'Opéra de Paris lui commande alors de composer un opéra en cinq acte avec pour sujet historique une épisode de la Révolution de Naples de 1647 et le révolte de Masaniello. Ce sera la Muette de Portici qui aura lui aussi un immense succès aussi bien en France qu'à l'international. Wagner admire l'œuvre et la dirige plusieurs fois en Allemagne. Joué à Bruxelles en 1830 , le duo Amour sacré de la patrie fut applaudi à outrance et à la sortie des attroupements enflammés se constituèrent qui se dirigèrent vers le journal Le National et le Palais de Justice. Ainsi commença la Révolution belge qui aboutit à l'indépendance de la Belgique. À partir de là Auber vole de succès en succès et devient sinon riche, très aisé. Il meurt en 1871 à l'âge 89 ans Pendant que le public assure le succès d'Auber, Hector Berlioz lui est incompris en France alors que son œuvre est appréciée an Allemagne, en Europe Centrale et jusqu'en Russie.

Fresque devant l'Hôtel de ville représentant des gabares sur la Loire et un gabarier

Une maison sur l'île situe entre les deux bras de la Loire

L'Hôtel de ville, appelé d'abord "Maison commune puis "Maison de ville" accueille depuis 1508 les services administratifs de la commune de Saumur. Il est composé de trois bâtiments construits à des périodes différentes : 16ème, 19ème et 20ème siècles. Seule la partie la plus ancienne est classée monument historique. Il s'agit de l'ancienne maison forte bâtie au du début du 16ème siècle et qui était intégrée aux rempart faisant donc partie des fortifications qui entouraient la ville. Remarquez les deux fenêtre à meneaux du 1er étage, les échauguettes avec toits d'ardoises en cône, les créneaux et machicoulis du chemin de ronde couvert, la lucarne ouvragée et le haut toit surmonté d'un petit beffroi et surtout l'absence d'ouverture à la base et les haut murs empêchant l'escalade. Le bâtiment central date lui du 19ème siècle, bâti dans le style néogothique sur des plan de l'architecte Joly Leterme en 1860. Le troisième bâtiment que l'on ne voit qu'en partie sur la photo est un agrandissement daté du 20ème siècle.

L'église Saint-Pierre de Saumur est une synthèse remarquable du roman aquitain et du gothique angevin appelé aussi gothique Plantagenêt en référence au roi d'Angleterre Henry II Plantagenêt, également comte d'Anjou , duc d'Aquitaine par son mariage avec Aliénor d'Aquitaine et duc de Normandie. La partie la plus ancienne est romane et date du 12ème siècle la partie gothique du 13ème.. La façade quant à elle date du 17ème siècle, la façade originelle s'étant effondrée.

La nef date du début du 13ème siècle. Elle est construite sur le modèle de plan en nef unique de la cathédrale d'Anger qui s'impose partout à l'époque. Admirez la voûte bombée à huit fines nervures ( 4 ogives et 4 liernes) qui donne un bel élancement à l'édifice. L'effet esthétique est magnifique mais il doit aussi, je pense, permettre de répartir le poids de la voûte. Ce sont le chœur et le transept qui sont de style roman je n'ai malheureusement pas de photos à vous montrer. Mais je peux vous montrer quelques vitraux, statues et tableaux ainsi qu'une série de tapisseries. Ce sera dans un autre article.