Remise des Prix "Poésies du Point du Jour - Prix Arthur Rimbaud 2024"
Cette année je suis retourné à la cérémonie de remise des prix du Concours de poésies "Poésies du Point du Jour - Prix International Arthur Rimbaud".
Cette année elle se déroulait au Sénat mais pas dans les salons habituels "Salon pourpre" et Salon Napoléon" mais dans des salons du rez-de-chaussée: dont le Salon de la Présidence du Sénat. J'aurais dû me trouver dans le salon dit des Huissiers et à la table Andrée Chédid mais finalement je me suis retrouvé dans le Salon de la Présidence et à la table Georges Sand, au pied du pupitre. Dans les salons de la Présidence aucune transaction n'est possible donc il n'y avait pas de tombola cette année même pour une bonne cause et il fallait déguerpir vite donc cérémonie écourtée mais elle a débordée un peu quand même. La République est bonne fille quand on y défend la langue et la poésie.. Donc merci encore une fois au Sénat d'accueillir cette cérémonie dans ses magnifiques salons.
Commençons par la Catégorie A - Libre.
1er prix
Un poème qui sonne très bien mais d'une facture assez classique. Il s'agit d'alexandrins mais dans les deux premières strophes il n'y a qu'une rime féminine pas strophe.. Les autres strophes sont parfaitement classiques.. C'est le problème de cette catégorie Libre qui est un peu fourre-tout. Ce sera encore plus évident pour le 2ème prix.
2ème prix
Là nous avons un très beau sonnet de facture entièrement classique. Aussi beau soit-il on se demande ce qu'il fait dans cette catégorie Libre alors qu'il pouvait concourir dans trois autres catégories : sonnet, classique et néoclassique et enfin amour ? Mon avis est qu'il ne devrait pas y avoir de poème à forme fixe dans la catégorie Libre. C'est contraire à l'idée de cette catégorie.
3ème prix
Pour moi des trois c'est le meilleur, c'est à dire celui qui est le plus libre parmi ceux qui ont eu un prix. On y entend bien le rythme saccadé de la colère et du dépit amoureux. La liberté prise semble donc bien adaptée.
J'avis envoyé un poème dans cette catégorie je vous le met mais il n' a pas été retenu dans l'anthologie.
Catégorie A
Quand on les voit de loin à travers le jour gris
Élevant vers le ciel leurs bras aux mille doigts
Invoquent-ils quelque dieu caché dans ce limbe
Opaque à nos regards malvoyants et blessés ?
Ont-ils présentiment de sa présence occulte
Sous le corporal blanc où de nous il se cache ?
Communauté d’orants dépouillés de leur or
Ils sont là priant que reviennent le printemps.
Mais le dieu insensible à leur tendre prière,
L’heure n’étant venue, dédaigne se montrer
Mais pleure sans pitié sur eux et sur la terre
Mêlant ses froides larmes aux douleurs des prés.
Saccagés par tant d’eau, les grains semés y meurent
Et les hommes quittant leur maisons inondées
Pour l’abri provisoire offert par les communes
N’ont en eux que l’espoir qui murit dans leur cœur
D’un jour y retourner quand le destin lassé
Voudra bien de nouveau asséché leur malheur
Et dévoiler le bleu céleste et l’or du soleil.
Et les arbres aussi goûteront ce bonheur.