Songes d'hiver
Mes songes errent dans la lumière grise,
Étrange exhalaison des toits de Paris,
Et, emportés par les vents venus de Frise,
Désireux des chaleurs que l’hiver tarit,
Ils tournent dans mon cœur que plus rien ne grise.
Oh ! Que reviennent l’amour et le printemps,
Disent-ils tout bas, inquiets que resurgissent
Avec eux ma peine et la souffrance d’antan.
Au fond, ce ciel où les émotions palissent
N’a-t-il pas quelques doux charmes entêtants.
Alors je laisse passer le jour, tranquille,
Et je sors, porteur d’autres rêves, la nuit.
J’y vois danser les lumières de la ville
Et dans le ciel noir Jupiter qui s’enfuit ;
Je marche et tout arrêt, toute ombre est une île.